IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2022
Renouvelé en date de :
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms :
Numéro de francisation : 10331039201
N° Immatriculation : RO469286
Quartier d'immatriculation : ST
Type, série, ou nom local : Goelette
Protégé au titre des Monuments Historiques : non

Localisation

Localisation (département) : 34
Port d’attache habituel : Sète
Chantier d’hivernage : Spano

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Plaisance
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : John Alden
Chantier constructeur : AMATEUR
Année de construction (ou mise en service) : 1979
Longueur hors tout : 21,60
Longueur coque : 17,95
Longueur flottaison : 17,05
Largeur Maître bau : 4,40
Tirant d’eau : 2,70
Tirant d’air : 23
Déplacement (tonnes) : 35

Description

Coque / à propos :

Quintessence des Goélettes de John Alden, la Goélette Malabar X a été dessinée en 1929 par John ALDEN de Boston (USA). La Cyprae est une réplique du Malabar X et a été réalisée de manière classique, comme le veut l'esprit d'une réplique. La coque est une réalisation en ferrociment. Ce voilier présente un joli palmarès puisqu'il y a déjà fait 2 fois le tour du monde et 17 transat. Il a été utilisé par Nicolas Hulot pour l'émission Ushuaïa et a participé aux régates de St Bart. et St Trop avec Eric Tabarly à la barre. La Cyprae a été rénovée une première fois de 1997 à 2002 à la suite de ses deux tours du mondes en respectant les plans d'origine puisque c'est l'un des constructeurs initiaux qui l'a reprise. En 2022, nous en avons fait l'acquisition et le restaurons au plus proche de sa soeur (le Malabar X). Une banquière en lamellé-collé mélèze a été reprise pour permettre la pose d'un barbotage conventionnel en lamellé chêne, le tout ajusté en demi queue d'aronde, soit une construction Bois classique de haut de game. Les intérieurs sont d'acajou. La Cyprae a été construite en France, par une joyeuse équipe de passionnés qui ont suivi des formations à l'AFPA sur les différents corps de métier afin d'offrir le meilleur à cette goélette qui était le bateau de leurs rêves. C'est la seule réplique du Malabar X. Une des expertises mentionne un navire de prestige ayant fait l'objet de nombreux reportages en relation avec la revue bien connue ILES magasine.

Pont et superstructures / à propos :

Bon état

Pont et superstructures / état actuel :

L’examen de la coque dans les parties visibles, non recouvertes, ni inaccessibles, montre l’aspect du neuf et des travaux de restauration réalisés dans les règles de l’art, en utilisant les produits adéquats, tant pour le ferrociment que pour le reste de la construction. Les peintures ont été refaites en 2019, les vernis ont été refaits par les nouveaux propriétaires en 2022. Tout l’intérieur a été repeint avec des résines époxy adaptées au substrat. On ne relève aucun signe d’oxydation ou de faïençage, ni de signe de fatigue ou d’évènement accidentel. Comme il a été fait usage d’une peinture de couleur blanche, les défauts sont facilement décelables. Les fonds sont propres. En ce qui concerne les structures, les membrures sont en acier luxembourgeois et il a été fait usage d’un ferraillage en acier doux HI-BOND A, de type cranté, avec des diamètres de 6, 8, 12 et 14 mm respectivement, pour les lisses membrures, varangues de coque et pour les renforts de quille. Des lisses de renfort du même acier en 16mm sont présentes tous les 50 cm. A relever que cette dernière est doublée par une semelle en acier de 20 mm d’épaisseur. Les varangues, couples et porques font intégrés à la coque, ils ont été ferraillés parallèlement, de manière à pouvoir effectuer la coulée de la coque d’un seul tenant. Il en est de même en ce qui concerne la cloison d’abordage et les renforts de la bauquière. Comme on peut le constater, le compactage des grillages galvanisé, maille de 13 et de 6 mm, a été particulièrement soigné, afin d’obtenir une coque aussi dense et mince que possible. Le résultat est excellent et la qualité de construction n’a rien à voir avec certaines coques de construction amateur qui n’ont, il est vrai, pas contribué à donner à ce matériau ses lettres de noblesse. Une bauquière en lamellé-collé mélèze a été reprise pour permettre la pose d’un barrotage conventionnel en lamellé chêne, le tout ajusté en demi queue d’aronde, soit une construction bois classique haut de gamme. Le pont est constitué d’une âme en contreplaqué marine de 6 mm, avec à l’intérieur des lattes en pin d’Oregon et à l’extérieur des bordés en doussié. Les lames de pont sont calfatées classiquement. Le pont a été refait en 2000 et en 2017. Hormis la cloison d’abordage qui est réalisée en ferrociment, tout le cloisonnement du bateau est en sandwich contreplaqué-lames de pin d’Orégon. La goélette « CYPRAE » a dans son sillage deux tours du monde et de la navigation aux Antilles, alors que le bateau était encore en copropriété. Les livres de bord ne relèvent aucun incident grave concernant cette coque. Entre 1999 et 2002, tout l’intérieur du bateau a été vidé, le bordé a été entièrement repris dans sa partie intérieure comme dans sa partie extérieure. Lors du dernier contrôle, il a été relevé qu’il n’y avait pratiquement pas de signe d’oxydation visible, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. La goélette « CYPRAE » a été complètement reprise, de A jusqu’à Z, ne gardant pratiquement que la structure de la coque, élément qui est à considérer comme sain et réalisé dans les règles de l’art. La carène est propre et a été traitée avec une protection époxy en décembre 2017 comme cela avait été demandé lors de l’expertise précédente pour isoler le ferrociment de l’eau. Le dernier carénage a été effectué en avril 2022 par les nouveaux propriétaires, les anodes changées et les supports d’anodes renforcés. La carène est recouverte d’une peinture « antifouling » de type matrice dure. La liaison coque/quille est homogène et intacte de toute trace de coulure de rouille ou de fissure suspecte. Le lest (11 t.) possède un intérieur en plomb. Le pont et le rouf ont été faits en construction traditionnelle suivant le plan original. En ce qui concerne la liaison pont/coque, il s’agit d’une amorce de bauquière de ferro en L avec reprise de bauquière en lamellé de pin d’Orégon 120mm x 120 mm sur laquelle prennent les barrots, assemblages en queues d’arondes. Le barrotage est en lamellé de chêne. Le pont est en 3 épaisseurs : lattes de pin d’Orégon avec fausses languettes, épaisseur 20mm ; couche de contreplaqué marine 6mm (marque SNBCC) ; lattes de teck 18mm collées, vissées ; calfat 2 composants Rhone-Poulenc, visserie inox. Rouf de même construction, hiloires en acajou Grand-Bassam ; carlinguage, renforts d’épontilles, courbes de renvoi d’efforts en Iroko, croisillons de plat d’inox au niveau des épontilles. Ni le barrotage, ni le vaigrage intérieur ne montre des signes de fatigue, de pourriture ou d’usure. Tous les éléments ont été repris en 2002 et certains en 2019 et sont correctement vernis. Les vernis extérieurs ont été refaits en 2022 par les nouveaux propriétaires. A l’extérieur, le pont montre quelques virures en doussié assez nerveux et on peut admettre que l’usure due aux années et à l’utilisation a entraîné la perte d’environ 2 mm de bois. Quelques bouchons ci et là sont manquants. Un ponçage de l’ensemble du pont a été fait en 2019. Le pavois de ce navire est solidement fixé au pont sur des jambettes en inox, rapportées et doublées, avec boulonnage vertical inox sur la bauquière. La sécurité au niveau du pont est assurée par un jeu de filières doubles. En revanche, compte tenu du type de gréement, il n’y a pas de balcons ni à l’avant, ni à l’arrière. Sous la bôme de misaine se trouve un radeau de survie hauturier 4WATER 6 places à faire réviser en 2023. Le pont et ses différents appendices est en état satisfaisant et aucune trace de délamination n’est constatée. Les superstructures sont dans le même état que le pont. L’expert n’émet aucune critique quant à la construction ou à l’état général de cette partie du navire. Le rouf est pourvu de plusieurs claires-voies vitrées et protégées par des protections en Sunbrella et Crystal, ce qui préserve les vernis. Les hublots de rouf sont en bronze et de type ouvrant sauf le hublot de la cabine arrière de marque Vetus. Le liston est en bon état et ne présente aucune détérioration. Un ponçage et la repose de vernis Epiphanes est en cours.

Gréement / à propos :

L’ensemble du gréement a été restauré par Yann Miriel, gréeur professionnel sur gréements anciens (il a réalisé le Black Swan). Les deux mâts sont en pin HEMLOCK (Pin du Canada), respectivement de 17,50m et 21,50m suivant méthode traditionnelle avec entures, emplantés ; capelage pour bas-haubans, colliers pour le reste. Collages à la résorcine de chez Sodiema (colle aviation). Les espars sont à poste. Le beaupré est en pin d’Oregon massif, de même que les bômes et autres espars. Tous ces éléments ont été repris en 2019 et sont en cours de ponçage en ce moment. Le gréement courant ainsi que les poulies bois (nantaise poulies) ont été changés en 2022 par les nouveaux propriétaires. Le pouliage est de type classique (havraise) ; les éléments proviennent de la société LA NANTAISE. Le haubanage est constitué de câbles inox 7 x 19 diamètre 12 avec des diamètres de 14, 12 et 10 mm respectivement pour les étais, 2 pataras volants 8mm et 2 bastaques 8mm. Les haubans latéraux sont pourvus d’épissures de type LLOYS’S avec des cosses en bronze et des surliures en inox et habillage cuir. Tous les ridoirs sont en galvanisé (14, 16 et 18mm), de type forgés sauf celui du la sous-barbe (câble de 18mm) et le marocain qui est pourvu de ridoirs inox ainsi que 3 ridoirs qui ont été changés par des ridoirs inox neufs en 2022. Les rectitudes des mâts et des bômes ont été contrôlées visuellement par le gréeur et l'expert.

Voilure / à propos :

La garde-robe de cette goélette se compose d’une grand-voile de 70m2 (A lattes à la chute, changée en décembre 2019 par Sterne Voiles), d’une misaine (reprise en juin 2022 par Clipper Voiles), d’un grand yankee de 70m2, d’un yankee 1 de 35m2, d’un yankee 2 de 23m2, d’une trinquette (reprise en décembre 2019 par Sterne Voile avec changement de l’œillet en tête de voile et des mousquetons), d’un fisherman, d’une voile de flèche ainsi que d’une voile d’étai. La GV, la misaine et la trinquette sont à poste.

Emménagements / à propos :

les Aménagements intérieurs sont en acajou, pin d’Orégon, mélèze ; liège, carrelage et corian dans les salles de bain. La « Cyprae » est équipée d’un chauffe-eau électrique de 40L dont la résistance a été changée en 2022 qui fonctionne à l’électricité ainsi qu’avec un échangeur sur le moteur. Au niveau de la cuisine, on relève un micro-ondes avec gril, une cuisinière cinq feux sur cardan, un réfrigérateur de 170L ainsi qu’un congélateur de 60L. La cuisine est équipée d’une hotte avec extraction d’air. La cuisine est entièrement agencée en corian ainsi qu’en contreplaqué stratifié, le tout en bon état. Les robinetteries sont neuves. La cuisine dispose d’une pompe eau de mer dont la vanne/passe coque a été changée en 2019. Le WC avant est un BLACK LAVAC électrique avec cuve pour eaux noires avant, la membrane a été changée en 2022. Celui-ci et installé dans un premier cabinet toilette/douche disposant d’une machine à laver DEWOO et dont les robinetteries ont été changées en 2022. Le WC arrière est neuf ainsi que la vanne 3 voies qui renvoie vers la cuve à eaux noires arrière, il est également installé dans un cabinet toilette/douche. L’entier de la sellerie a été refait à neuf en 2007, à savoir les matelas, les mousses VICTORIA et les tissus de type ALCANTARA. La sellerie est toujours en bon état. En ce qui concerne la réserve d’eau, cette dernière est constituée de 4 cuves en inox, totalisant environ 1200L. Il y a également trois cuves pour les eaux usées, avec un total de 300L ; la Cyprae est ainsi conforme à la législation des pays qui demandent la présence de tels réservoirs pour la navigation et le stationnement dans leurs eaux territoriales. Chaque cabine est équipée de porte-manteaux avec gilets et longes pour chaque passager. Emménagements : La disposition des emménagements de ce voilier n’a pas changé par rapport au plan de John Alden. D’avant en arrière, on retrouve la disposition suivante : - Coqueron avant - Cloison d’abordage - Poste avant (3 couchettes dont deux transformables en un couchage double) - Sur bâbord, soute à voiles, sur tribord rangement - Cloison étanche avec porte étanche fermée à la mer - Sur bâbord, le WC, sur tribord, un atelier - Sur bâbord, une cabine avec couchettes superposées (3 couchages) - Sur tribord, la cuisine - Le carré avec une table et un banc sur bâbord faisant face à un canapé transformable en couchette double avec rideau d’isolement - Sur bâbord, le WC, sur tribord, la table à cartes - Sur bâbord, une cabine double, sur tribord, une armoire pour vestes de quart et une couchette cercueil - La descente sur tribord avec moteur central - Compartiment machine et technique - Cockpit - Coqueron arrière - Couronnement.

Emménagements / état actuel :

Moteur(s) / type, puissance, année :

Le moteur est un PERKINS SABRE M92 (4 cyl.). Cette mécanique est pourvue d’un inverseur Borg-Warner 2.9/1 d'origine . L’hélice est une 24LH16 tripale rotation gauche, changée en 2019 sur un arbre inox 40mm. Le tourteau a été changé en août 2022 . Le moteur fonctionne parfaitement et totalise 615 heures. Le moteur du navire est pourvu de deux alternateurs 24V de 55 et 45A qui sont fonctionnels . L’installation du moteur a été correctement réalisée et ne porte pas à crique. Le compartiment a été pourvu de mousse isolante du programme VETUS. On relève également un extincteur à gaz halon. Sous le moteur, on retrouve une gatte avec un revêtement spécial hydrocarbures. Il y a un double filtre au niveau du circuit de refroidissement ainsi qu’un filtre-décanteur sur le circuit carburant. A relever enfin une pompe JABSCO sur le moteur pour l’assèchement des fonds. Le réservoir de fuel a une contenance de 600l. Il s’agit d’une cuve en aluminium.

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Comme souvent, tout commence par une histoire d’amour entre 6 banlieusards et une oeuvre d’art. Ce chef d’oeuvre est une goélette John Alden, le Malabar X, son 453ème bateau.
Pendant 6 ans, ils ont construit un rêve. Avec deux pétrins, 11 tonnes de béton, une citerne d’eau, une forge ainsi que 5 maçons portugais et experts de la taloche, l’histoire a commencé.
Ce bateau, vous l’avez peut-être déjà vu, dans une pub au cinéma pour les glaces Gervais, dans le film Madame Claude II ou dans Ushuaia…
Un jour, feuilletant un Paris-Match, Jean-Louis (celui qui a lancé toute cette histoire), tombe sur la photo d’un schooner, il cherche alors le bon voilier. Ce bateau, construit à Evry, puis à la Rochelle, a voyagé même pendant sa construction.
L’histoire des plans est particulière. En 1971, un gars nommé Alain, construisait la Belle Lurette, à Bonnière sur Seine. Coque terminée, il n’avait pas voulu donner le nom de l’architecte. Un des amis, Louis-Jacques, cherche à la bibliothèque nationale et trouve son bateau dans une revue de 1925. Belle Lurette est une réplique de Malabar VII. L’équipe a besoin d’un plus grand bateau, ce sera donc Malabar X. A cette époque, les articles étaient accompagnés dun plan de forme et d’un plan de pont, lignes d’eau etc. etc.
A partir du tout petit plan découpé de Malabar X, et d’une étude du travail d’Alain, il refont tous les calculs : déplacement, couple, resistance pendant plus de 6 mois. Ils font agrandir ce minuscule dessin et une planche d’1m20, et se retrouvent avec des lignes dessin faisant 3 mm d’épaisseur! Où prendre les mesures? Ils achètent un gros bouquin d’architecture navale de Yourkevitch, redessinent, et surtout calculent couples de redressement, déplacement, aires de couples etc. 3 mois sur une calculatrice à main qui pesait 20kg (on est loin de ce qu’on a aujourd’hui), et qui faisait tellement de bruit la nuit que les voisins ralaient. Jean-Louis finit par écrire à Alden Yacht (Road Island) qui leur offre les plans pour être sûrs de faire à l’identique. La Cyprae est reconnue par son cabinet d’architecte.
Tout est histoire avec ce bateau, même le coulage du béton grâce à une grève de la SNCF. Des passionnés font des collectes, tout le monde veut voir ce rêve prendre vie.
La transmission de la Cyprae, ce n’est pas juste un acte de vente, c’est une transmission qui suit entre propriétaires qui prennent soin de cette belle unité pour que l’aventure continue.

Témoignage technique ou conceptuel :

10 mois de travail pour préparer la fin de la coque : casser le hangar, fabriquer deux roues pour rouler l’engin… 9 tonnes à retourner (nous avons les photos). Pendant ce temps, Bruno, frère de Jean-Marie, passe 6 mois à la FPA de Cannes.
Il a fallu pas moins de 120 serre-joints, plus de 100 personnes et 11 tonnes de béton et des formations de menuiserie, motoriste diesel … pour ce beau bateau.
Le malabar X est considéré comme l’aboutissement de l’évolution des Goélettes de John Alden. Il a couru la Course des Bermudes et la Course de Cape May. La Cyprae remporte la régate des vieux gréements de St Bart en 1982, montrant ses belles performances et sera skippée par Eric Tabarly sur les régates de St Tropez.
Le gréement courant, c’est plus de 1km5 de bouts (drisses, écoutes…) et plus de 60 poulies.
Son premier guindeau était le pont arrière d’une 404 dont on avait retiré le différentiel, entraîné par un moteur hydraulique avec une tubulure souple qui courrait depuis la pompe attelée au moteur. Une commande de pelleteuse Poclain était accessible dans le cockpit devant le coffre tribord.
Pour faire la semelle, et les gueuses, une forge a été achetée, et des lettres d’imprimerie fondues. La Cyprae emmène l’histoire avec elle.

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

La Cyprae remporte la régate des vieux gréements de St Bart en 1982, montrant ses belles performances et sera skippée par Eric Tabarly sur les régates de St Tropez.
Avec son gréement aurique et ses 11 voiles, elle a déjà fait des pointes à 11kt.
Elle a fait l’objet de nombreux articles et a été utilisée par Nicolas Hulot lors de ses escales dans les Galapagos.
De nombreuses personnes ont eu le plaisir de voyager à son bord et ont rédigé des articles dont certains sont encore en ligne.

Autres éléments remarquables :

Lors de sa première mise à l’eau, alors sans moteur, la Cyprae est équilibrée par des gueuses.
Il faisait alors un froid terrible sur les bords de la Seine ce 31/12/1976, tout l’équipage était attendu pour le réveillon.
Trouvant le bateau un peu lourd de l’arrière, ils retirent une gueuse de fonte de 700kg, positionnée sous l’emplacement moteur, avec le montage d’une chèvre sur le pont avec palan à chaine.
Au moment de tirer, une des barrettes se met en travers et au vu des forces, traverse la coque à 20cm de la semelle.
Pas de pompe de cale, ils n’ont que des seaux.
En slip et tee shirt, alors que tout était gelé, et avec une eau à 3 ou 4°, sans éclairage, Jean-Marie et Bruno se jettent à l’eau et descendent.
Avec de la sciure, ils tentent de bourrer le trou, partiellement obstrué par le grillage, mais en vain. Ils redescendent avec un grand serre joint et de la chambre à air, mais dans le noir, impossible de le placer.
Jean-Louis appelle les pompiers qui, avec les éclairages, positionnent deux serre joints qui resteront en position jusqu’à la mise à sec à Honfleur, 4 ans plus tard. La Cyprae est sauvée.

Chronologie :

5 co-propriétaires : Jean-Louis Henry, Jean-Marie Favreaux, Vincent Saint Sevin, Louis Jacques Lassus, Serge Favreaux qui se fera racheter ses parts par Bruno Favreaux
Les 5 partiront ensemble pour leur première traversée et quelques années dans le cercle antillais, puis ils se prêteront le bateau jusqu’à ce que Jean-Marie rachète toutes les parts. C’est lui qui fait la première restauration et change le moteur de 1997 à 2002. La Cyprae avait quand même connu quelques adaptations lors de ses voyages telles que l’installation d’un pilote automatique ou de bastaques en plus du pataras volant. Elle a même eu a son bord pendant quelques années un ULM pendulaire offrant de beaux souvenirs et de belles prises de vues bien avant les drones.
Malheureusement, quelques années plus tard, un cancer l’emporte en 2006, son fils hérite du bateau. Il essaye de faire quelques travaux mais ne connaît pas trop le bateau.
Philippe Lucciani le rachète en 2017 en triste état et reprend les vernis extérieurs, change l’hélice et reprend l’entretien courant.
Malheureusement, en 2019, on lui diagnostique un cancer. Il décide alors de céder la Cyprae à un nouveau propriétaire. La Covid emportera Philippe 2 ans plus tard. En 2021, ses héritiers cherchent qui prendra la suite du rêve de leur papa et rencontrent Félice et Benjamin. Parents de 6 enfants, ils cherchent le bateau qui les accompagnera pour un voyage au long court.
Cyprae a déjà fait ses preuves, il ne reste plus qu’à la bichonner et finir ce que Jean-Marie avait commencé.
Le hasard faisant bien les choses, le chantier choisi est celui qui l’avait accueillie à l’époque de Jean-Louis, Jean-Marie, et même Philippe.
La Cyprae a au chantier Spano un ange gardien qui veille sur elle.

En savoir + sur ce navire

Site internet :