IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2023
Renouvelé en date de :
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms :
Numéro de francisation :
N° Immatriculation : 937686
Quartier d'immatriculation : MA
Type, série, ou nom local : Cotre-Pilote
Protégé au titre des Monuments Historiques : non

Localisation

Localisation (département) : 13
Port d’attache habituel : MARSEILLE
Chantier d’hivernage :

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Plaisance
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : Ed Burtnett & Nigel Irens
Chantier constructeur : Covey Island Boatworks
Année de construction (ou mise en service) : 1998
Longueur hors tout : 20
Longueur coque : 15,63m
Longueur flottaison : 13,67m
Largeur Maître bau : 4,6m
Tirant d’eau : 2,13m
Tirant d’air : 20m
Déplacement (tonnes) : 32

Description

Coque / à propos :

La coque est construite totalement en mélèze drapé avec époxy marin deux composants, 3 couches au moins et 4 en dessous de la ligne de flottaison. Elle est en parfait état. L’échantillonnage de la coque et les matériaux employés (résineux canadiens) participent à en faire un navire robuste et durable. Liaison coque/pont : construction traditionnelle bois, bauquière et serre bauquière. Quille longue, lest rapporté.

Pont et superstructures / à propos :

Pont et superstructures / état actuel :

Le pont est constitué de planches en pin d'Oregon avec des joints en polyuréthane. Cockpit et descente avant en pin d'Oregon. Pavois en bois et chandeliers en bronze avec une filière en inox. Plusieurs prismes de lumière incrustés. 2 claire-voies vitrées et panneau à recouvrement, capot de descente coulissant — tout en teck. Tout est parfaitement entretenu et en excellent état. Les selleries ont été refaites à neuf en 2022.

Gréement / à propos :

Cotre aurique avec mât de flèche. Mâts, bôme et beaupré en pin d'Oregon — ils ont été un changés par gréeur anglais en 2002. Initialement construits en sapin par le chantier d'origine. Mâts de flèche et pic en matériau composite. Câbles en acier galvanisé sur cap de mouton.

Voilure / à propos :

Grand voile, flèche, trinquette, foc, clinfoc, reacher, voile carrée, bonnette. Surface totale de 153 m2.

Emménagements / à propos :

Deux cabines avec couchettes doubles, 2 couchettes individuelles, 2 canapé-couchettes avec toilettes et une douche à proue et à poupe. Compartiment avant. Cabine arrière. Carré avec table de cartes à bâbord et accès à la cabine double de tribord. La cuisine est située à poupe bâbord du carré et elle est équipée avec une grille et un four à gaz. Elle dispose d’alarme de gaz et d’un détecteur de monoxyde de carbone. Evier en acier inox, réfrigérateur, chauffe-eau et poêle à gasoil. L’état actuel des habilitations est correct et tout se trouve en conditions de service. Il s'agit de la configuration standard des cotre-pilotes d'époque.

Emménagements / état actuel :

Moteur(s) / type, puissance, année :

1 Moteur YANMAR DIESEL 65,65 kW, 88 ch. Modèle 4JHE-DTE 1998

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Nous sommes en 1996, David Darbyshire, un anglais passionné par les cotres pilotes décide de faire construire la réplique du plus célèbre d’entre eux :
le Marguerite T (1893).

Le projet fou est confié au chantier canadien Covey Island Boatwork qui a déjà construit plusieurs bateaux de ce type.

Dès le début, David s’entoure des meilleurs architectes : Nigel Irens et Ed Burnet, il ne mégote pas sur la qualité. Tout doit être parfait. Nigel Irens est connu pour avoir construit le catamaran d’Ellen Mac Arthur avec lequel elle bat le record du Tour du Monde en solo en 2005.
Ed Burnett a la réputation d’un génie de l’architecture navale dont la carrière est consacrée en 2012 lorsqu’il se voit confier la construction du navire pour le Jubilé des 60 ans de règne d’Elisabeth II. Honneur suprême s’il en est.

La construction d’Eleanor Mary débute en 1998.

Témoignage technique ou conceptuel :

Le meilleur des deux mondes : performance et patrimoine.

Comme si la construction d’une pièce unique dans un chantier transatlantique n’était pas assez ambitieux,
David exige que le bateau soit construit dans la norme anglaise de Category 0 afin de pouvoir exploiter le voilier partout dans le monde.

S’ajoute à cette exigence l’obligation de respect des récentes normes de l’Union européenne. Trois cloisons étanches, deux études de stabilité des plus poussées, précautions dans les systèmes de pompe, construction de la coque en strip planking…

Le dernier inspecteur des affaires maritimes anglaise dit d’Eleanor Mary que cette multiplication de standards de construction en a fait un bateau des plus robustes.

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

David Darbyshire s’est fixé pour objectif de terminer la construction d’Eleanor Mary à temps pour participer à la régate transatlantique ‘Tall Ship Race’ de l’an 2000.

Après une première transatlantique pour rentrer en Angleterre, Eleanor Mary nécessite des ajustements. Le gréement n’a que deux ans mais David le fait changer entièrement en pin d’Oregon, par le meilleur gréeur à Cowes.

Sur la ligne de départ David est prêt à réaliser son rêve. En recevant le prix à l’issu de la Tall ship Race, David confesse avec le sourire que la partie la plus difficile de la régate restait la gestion des jeunes pendant les escales ! Pari gagné.

Autres éléments remarquables :

Après la Tall Ship Race, Eleanor Mary retraverse deux fois l’Atlantique.

Elle connaît aussi des navigations des plus difficiles dans les mers capricieuses de Suède et de Norvège où le voilier essuie quelques tempêtes. Y compris pour une traversées jusqu’aux Açores où David passe des vacances.

En 2008, le voilier est vendu à un couple qui le convoie d’Angleterre jusqu’à l’Estartit en Espagne où plusieurs fois par ans, il traverse jusqu’à Palma et Ibiza pour du cabotage saisonnier – sous le nom d’Alexander T.

Chronologie :

En 2008, le voilier est vendu à un couple qui le convoie d’Angleterre jusqu’à l’Estartit en Espagne où plusieurs fois par an, il traverse jusqu’à Palma et Ibiza pour du cabotage saisonnier – sous le nom d’Alexander T. Le voilier est entretenu superficiellement et navigue de moins en moins, il perd peu à peu de sa superbe.

En 2021, le couple décide de revendre Alexander T.
Fanny et Benoit Bouchet – déjà propriétaires du navire Le Don du Vent – tombent amoureux du voilier.

Ils le convoient jusqu’à Marseille avec un pavillon provisoire avant que ne commence le calvaire de la francisation d’un voilier anglais post Brexit.
En mai 2022, le voilier est enfin francisé !

Fanny et Benoit décident de lui redonner son nom d’origine : Eleanor Mary devient marseillaise.

Petite sœur du voilier Le Don du Vent, elle complète l’offre de découverte des Calanques à la voile que le couple propose au départ du Vieux Port de Marseille.

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Site internet :