IDENTIFICATION
Localisation
Caractéristiques
Description
Coque / à propos :
La construction est de type traditionnelle classique selon les prescriptions des Architectes Natanael G. Herreshoff et Joël White Matériaux : Trois essences de bois composent majoritairement le bateau et la coque : Le Chêne, l'Acajou et l'Epicéa*. (* Le plan original recommande du cèdre du Canada car le bateau a été conçu dans le nord des états unis. L’Epicéa choisi à pratiquement les mêmes caractéristiques et c’est un bois du Jura, donc local tout comme le chêne qui vient de la Vallée de Chevreuse 78). La quille, l'étrave, les varangues et les membrures sont en chêne Le tableau arrière, la préceinte, le plat bord, l'hiloire et les bancs sont en Sipo (Acajou d'Afrique centrale) Le bordé, le mat le pique et les bômes (GV & Foc) sont en épicéa du Jura. Les varangues et membrures sont assemblées entre elles par des rivets en cuivre. Le lest est en plomb et pèse environ 265kg il est visé à la quille et aux varangues par des tire-fond en bronze. Forme : C'est un petit sloop en forme à l'origine un quillard, la coque forme comme une petite moustache sur l'avant et se transforme en un bel arrondie sur le maître-bau et l'arrière. Les membrures sont ployées sur gabarits (coque à l'envers) selon les prescriptions de l'Architecte Nathanael Herreshoff. "Cette méthode utilisée dans l'Atelier Herreshoff sur de bien plus grandes unités comme le NY 40". Bon état actuelPont et superstructures / à propos :
Pont et superstructures / état actuel :
La structure des ponts avant et arrière est en Chêne revêtue d'un contre-plaqué et d'un tissus collé et peint. L'hiloire en acajou a une forme de V qui protège le cockpit de petits embruns. Le plat-bord et les bancs sont en acajou. Bon état actuelGréement / à propos :
C'est un gréement houari, il est constitué d'un mat, un pique et de deux bôme (Foc et grande voile). Le gréement est en Epicéa L'accastillage et les ferrures sont en bronze ; ils viennent en grande partie de chez Ballentines boatshop dans le Main (Usa). D’autre pièces ont été réalisés à par des membres de l’ABV à Nautique Sèvre et par l’artisan Pascal Papailla à Antibes Bon état actuelVoilure / à propos :
Deux voiles constituent la voilure, la grande voile en forme de trapèze et le foc en triangle. La surface totale des voiles représente 12,35m2. Le matériau utilisé est le dacron. Bon état actuelEmménagements / à propos :
De chaque côté, deux bancs forment le cockpit. A la proue et à la poupe deux petits coffrent permettent de créer de la flottabilité et un peu de rangement Bon état actuelEmménagements / état actuel :
Moteur(s) / type, puissance, année :
Principalement la voile. Pour les manœuvres au port nous utilisons un petit moteur hors-bord électrique. (Torqeedo env 3cv de 2015) Bon état actuelIntérêt Patrimonial
Témoignage humain :
L’histoire du Haven 12 1/2 est lié à la vie de deux grands Architecte Naval : Nathanael Greene Herreshoff & Joël White
Le Haven 12 1/2 de Joël White et la version dériveur lourd du Petit quillard : Herreshoff 12 1/2 de 1914.
Historique :
Début 1900 Nathanael Greene Herreshoff, architecte naval, est au sommet de sa carrière, tous les bateaux qui gagnent la coupe de l’América depuis 1890 sortent de ses ateliers : Vigilant, Defender, Columbia, Reliance…
En 1914, un couple de la Baie de Buzzard lui demande de réaliser un petit bateau pour leur enfant, c’est à ce moment que naît le Herreshoff 12 1/2 également appelé le Buzzard bay 12 1/2 (pour 12 pieds 1/2 à la flottaison). A l’époque deux gréement sont proposés en Houari et Marconi, c’est un bateau sûre et fiable, un des premiers daysailer classic de son genre.
70 ans plus tard Joël White un Architecte Naval “Classic” de la Baie de Buzzard habitué à naviguer avec le H 12 1/2 depuis son enfance décide de le modifier et de réduire la quille en ajoutant un puits de dérive. L’idée étant de le rendre transportable sur une simple remorque et de pouvoir naviguer dans des eaux moins profondes.
Il ne change rien aux lignes classiques ni à la méthode de construction.
Il éditera par le biais de “WoodenBoat magazine” un jeu de plans et un livret indiquant les principales étapes de la construction.
Ainsi est né le Haven 12 1/2 de Joël White, en version dériveur du petit quillard Herreshoff 12 1/2 de 1914.
Bien des années plus tard le Chasse-Marée publie un Article sur le Haven 12 1/2 construit par le Chantier le Poder.
De là, l’aventure a commencé ; je décide d’acheter les plans et de me lancer dans la construction.
Enraciné dans l’histoire maritime et fluviale de la Seine, c’est dans ce Chantier Associatif de Nautique Sèvres que je me mets à l’ouvrage.
La construction va durer 4 ans ; les plans étant en pieds pouce il a fallu faire quelques conversions.
J’ai pu rencontrer de nombreuses personnes qui m’ont permis d’avancer pas à pas dans cette aventure et qui m’ont donné une partie de leur patrimoine et de leur histoire, de la pose des premières membrures aux dernières couches de vernis.
L’une des plus belles rencontre fut celle du maître Voilier Jean Chevalier qui à accepter de fabrique les voiles à condition que je sois sont arpète, ce fut une expérience inoubliable dans sa maison Atelier de la Frette sur Seine. A cette époque Jean à 88ans et ne manque pas de ressort dans les jambes. C’est à l’étage sur un sol lisse et non chauffé que l’on découpe le tissu qui formera la voile. Jean est en bas à la machine et nous explique comment assembler les lés entre eux et ou placer le creux.
Après sa mise à l’eau l’aventure continue et d’autre personne vont participer à la réalisation de petits détails.
René Siot un membre de Nautique Sèvres m’aidera à régler l’écoute et la grande voile avec finesse. En 2012 René est un ancien sportif de haut niveau et Finnist qui régate toujours à l’âge de 80 ans.
Témoignage technique ou conceptuel :
Cela a été une très belle expérience et un travail de recherche afin de retrouver des techniques peu communes et un peu oubliées
Comment procéder à l’agrafage ou comment ployer des membrures de chênes (un peu sec) sans qu’elle ne se brisent.
En plus des conseils « humains » grace à certain livre technique, au Chasse Marée et à WoodenBoat magazine, j’ai pu apprendre certaines de ces techniques de construction marine peu ou plus utilisées.
L ‘agrafage technique de relevé qui m’a permis de définir la forme de la préceinte en plan sur toute sa longueur.
Il a fallu ensuite donné une forme de P à la préceinte assurant la jonction fluide entre le pont et la coque (grâce à un vieux rabots à lames arrondie trouvés dans une brocante sur le port de La Rochelle).
Dans les Atelier Herreshoff les bateaux étaient majoritairement construit à l’envers et les membrures ployés sur gabarits (sauf pour les très grandes unités).
Pour ployer les membrures (en chêne parfois un peu trop sec) sur des gabarits : Il a fallu observer et écouter le bois pour le ployer sans qu’il ne se brise.
C’est après avoir consulté un livre sur la fabrication des chaises bistrot que nous obtenons les meilleurs résultats, dans cet ouvrage, ils conseillent de maintenir le bois dans le sens du fils et comprimé par des bandes de cuire, j’ai pu constater la remarquable efficacité de la technique.
L’assemblage des deux préceintes c’est fait simultanément.
En utilisant un nœud de serrage.
Les deux préceintes sont fixées à l’étrave et à l’autre extrémité un nœud de serrage va permettre de les rapprocher. Il suffit de mettre bâtons au milieu du nœuds puis de tourner. Après la mise en place nous avons attendu quelques jours et à notre grande surprise, lorsque nous avons défait le nœud, le bois a gardé sa forme, les préceintes sont restées en place.
Cette technique simple et empirique permet de serrer sans efforts.
La majorité des ferrures sont en bronzes, elles correspondent à celles initialement dessinées par Herreshoff, ces pièces viennent principalement de la fonderie “Ballentine’s Boat Shop” dans le Maine (USA) fonderie qui perdure l’histoire du nautisme classique nord-américain.
Comme certaines pièces n’étaient plus disponibles, il a fallu les réaliser et parfois les redessiner.
Certaines pièces ont été tournées, puis brasées et ensuite poncées et polis… l’avantage d’un chantier amateur c’est que l’on ne compte pas les heures. Le plus difficile a été de trouver du Bronze.
Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :
Nous l’avons nommé Kerala.
Kerala a participé à de nombreux évènements en région parisienne et sur Nantes:
Kerala a été invité à participé au « Rétro nautique » de Enghien-les-Bains.
Des évènements sur la Seine et sur la base nautique de l’Isle Monsieur à Sèvres 92, évènements parfois inspiré de la “Belle Epoque” ou les canots vapeur tel que Midship ou Mélusine mettent des étoiles dans les yeux des enfants…et ceux de leurs parents.
Témoignant qu’il est toujours possible de construire des bateaux d’esprit tradition au 21e siècle.
Kerala a également participé plusieurs fois au Rendez-vous de l’Erdre et a ravi les yeux des amateurs de ce rendez-vous “belle plaisance” au côté de bateau tel que Vétille et Chat-Pard…
Kerala n’est pas vraiment un bateau de course mais a réussi à faire un podium.
Aujourd’hui il navigue principalement près d’Antibes et certains amateurs le prendrait même pour un pointu.
Autres éléments remarquables :
Ce nom : Kerala ; certains me demandent si c’est breton et je réponds avec regret : non, c’est une région en Inde.
Kerala veut dire « la terre des cocotiers ».
Mais c’est, avant tout, un des rare cas où un bateau dessiné par un grand Architecte tel que N.G.Herreshoff fait l’objet d’une nouvelle mouture 70 ans plus tard en gardant 99% de l’esprit d’origine.
Entre 1914 et 1985 la tradition et le plaisir des yeux ont pu être conservés.
Kerala a été mis à l’eau en avril 2012, 98 ans après Robin le premier Herreshoff 12 ½
Il existe que quelques exemplaires du Haven 12 ½ en Europe et en France.
Chronologie :
Kerala n’a eu qu’un seul propriétaire qui est aussi le constructeur du bateau.
Aucune rénovation importante pour le moment, un peu d’entretien annuel, vernis et Anti-fooling.
Kerala est amarré à l’année au Port d’Antibes.