IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2007
Renouvelé en date de : 2019
Non renouvelé en date de : 2023
Anciens Noms :
Numéro de francisation : 52491061501 (BM476)
N° Immatriculation : MA 850660
Quartier d'immatriculation : MA
Type, série, ou nom local : TARTANE DE TYPE MARTIGANE
Protégé au titre des Monuments Historiques : non

Localisation

Localisation (département) : 13
Port d’attache habituel : Marseille
Chantier d’hivernage : Port Corbière

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Transport de marchandises
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : César ORSINI
Chantier constructeur : GATTO, Martigues
Année de construction (ou mise en service) : 1991
Longueur hors tout : 18,50 m
Longueur coque : 13,45 m
Longueur flottaison : 12,73 m
Largeur Maître bau : 4,40 m
Tirant d’eau : 1,57 m
Tirant d’air : 17,50 m
Déplacement (tonnes) : 22 t

Description

Coque / à propos :

Coque à double membrures, varangues en chêne et niangon, bordés en niangon, étrave à guibre, étambot pincé, barre franche safran sur tableau arrière, hélice quadripale de 900mm, quille en chêne. Coque blanche à liserets jaune et bleu. 

Pont et superstructures / à propos :

Pont latté en iroko sur barrots transversaux en niangon/ep:30 mm > 1 capot sur dunette pour accès soute à voile, > 1 capot arrière pour accès cale moteur, > rouf avec descente centrale 

Pont et superstructures / état actuel :

Le pont est en parfait état. Les joints du pont ont été refait entièrement en 2004. 

Gréement / à propos :

Voile latine jusqu'en 1997 remplacée par une GV aurique de 1998 à 2003. Depuis 2004, La Flâneuse est gréé en Cotre aurique, mât (construction lamellé collé 3 plis/ barre de flèche en frêne) avec chouque pour support mât de flèche, Espars en pin d’Oregon, haubans ridés par caps de mouton 

Voilure / à propos :

Voilure : Grande-Voile aurique, flèche, trinquette, foc volant, clin foc Total 155 m2. Voileries Phocéenne. Travail de matelotage (garcettes "tradition"; cuir, queues de rat; oeillets;...) Dacron imitation traditionnel (canevas). couleur beige/écrue. 

Emménagements / à propos :

Carré/4 hublots bronze avec table chêne pouvant asseoir 10 équipiers, 3 bannettes doubles, 1 toilette, bibliothèque,... Style fonctionnel, simple et dépouillé mais chaleureux. 

Emménagements / état actuel :

Entretien régulier 

Moteur(s) / type, puissance, année :

BAUDOUIN 6S 108 AN, 95,68Kw soit 130cv de 2008 

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Seule tartane malonière existante à ce jour. Dernier “grand” bateau en bois construit par les chantier GATTO de Martigues. 

Témoignage technique ou conceptuel :

Voilà plus de soixante ans qu’aucun de ces navires n’avait plus touché les quais du Vieux Port. Pourtant, les tartanes ont sillonné le bassin méditerranéen depuis la nuit des temps. Leur nom aurait pour origine le mot arabe « taridah» (vaisseau). Elles furent pendant très longtemps le navire de commerce par excellence. Longues de 14 à 18 mètres, elles assurèrent le transport de toutes sortes de marchandises sur nos côtes, mais aussi en Italie et en Afrique du nord. Elles servirent aussi de chalutiers. Elles possèdent une voile latine : voile triangulaire – la mestre montée sur une grande vergue – l’antenne et une voile d’avant -le polacre). Ce système fût utilisé jusqu’au début du XXème siècle, puis remplacé par une voile aurique à rideau. Les tartanes malonnière : L’Estaque, port sardinier par vocation, a été pendant longtemps le point de départ d’un intense trafic de tuiles transportées par tartanes vers le Vieux-Port et le bassin de la Joliette. Le port d’embarquement étant la Joliette, on conçoit aisément les camions n’existaient pas encore, le gain de temps et d’argent que représentait le transport par la mer, fut-ce à la voile, même après la construction de la route littorale à la fin des années 1900. Entre l’Estaque, la fontaine des Tuiles et Saint-Henri, existaient autrefois de nombreuses tuileries. Ces fabriques exportaient leur production dans le monde entier : on trouve au Japon et au Mexique des toitures dont les tuiles portent la marque de ces fabriques. Les tuileries armaient donc une trentaine de tartanes menées par deux hommes et un mousse recruté sur place. Ces équipages réduits qui assuraient la conduite et l’entretien du bateau participaient en outre aux opérations de chargement. Ils étaient payés à la part. Le métier est dur, la rade de Marseille est difficile, les coups de vent, les calmes nombreux. Ils obligeaient les équipages à remorquer à l’aide du canot, qui étaient toujours à la traîne, à la manière des antiques pinques génoises, ou à border de lourds avirons de galère sur lesquels le mousse étant à la barre, le patron et le matelot pesaient de tout leur poids, en ramant debout et face à l’avant. Le retour sur l’Estaque, sur lest avec du mistral, n’était pas des plus faciles. La brièveté du trajet ne faisait rien à l’affaire, et comme dans tous les métiers de la mer, le danger était toujours présent. Il y eut bien sûr des victimes et des naufrages. Malgré cela, les anciens parlaient de ce temps comme d’un temps heureux car c’était plus sûr que la pêche. Les tartanes malonières devaient leur nom générique à leur lest permanent qui était constitué de carreaux de terre cuite appelés malons en provençal. Il y avait 3 points d’embarquement dans le port de pêche de l’Estaque. Une estacade y était réservée aux maloniers dans l’anse de la fontaine des Tuiles et par la suite il fut construit un môle à Saumaty, à l’emplacement du nouveau port de pêche. Ce môle fut utilisé jusqu’en 1939 par les trois-mâts goélettes et les navicelli de Viarregio en Toscane. Ces navicelli venaient porter à Marseille des blocs de marbre de Carrare et charger des tuiles après avoir débarqué leurs blocs au bassin de carénage. Les tartanes ont navigué à la voile jusqu’en 1905, date à laquelle elles furent, à la suite d’une grève, démâtées et transformées en chalands. Remorquées en convoi avec un seul homme à bord, elles continuèrent à alimenter le trafic des tuiles jusqu’en 1930, époque à laquelle elles furent désarmées définitivement. La vapeur, la route et la construction de la digue délimitant les eaux du canal du Rhône, firent tourner brutalement aux tuileries une page d’histoire. Le progrès est le progrès et les tartanes étaient destinées à disparaître. Mais il est permis de se représenter l’animation de la rade et le va-et-vient incessant des maloniers. Les dernières tartanes, amarrées à leur coffre dans l’anse de la fontaine des Tuiles et transformées en remorqueur, naviguèrent jusqu’en 1960. Ces tartanes étaient lourdes aux bras de leur équipage succinct, leur voilure latine difficile à manier, mais comme elles étaient belles et malgré la rudesse de leur vie, les gens qui ont souffert sur leurs planches ont continué à en parler avec nostalgie. 

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

Autres éléments remarquables :

Ce voilier (école de voile traditionnelle agréée Jeunesse et Sports affiliée FFVoile est entretenu toute l’année par un professionnel assisté de bénévoles (1 chef de bord en navigation). 120 sorties et environ et 1100 pers/an embarquent à bord. Chaque année, le bateau est mis en carénage pour un check-up complet. Son état est parfait. Jusqu’en 1910, les tartanes malonières typique de Marseille assuraient le transport de malons des fabriques de l’Estaque jusqu’au Vieux-Port. Désormais, il offre un point de vue imprenable sur l’environnement naturel, culturel et historique de la grande baie de Marseille. Les personnes embarquées profitent de ce bateau traditionnel pour s’initier aux manœuvres d’un gréement aurique (balades patrimoniales en mer, navigations à thèmes). Emblématique de notre cité (ambassadeur de Marseille au rassemblement de Brest 1996), ce voilier école navigue également lors de tous les grands événements nautiques qui font de Marseille une ville en plein essor (Trophée des Multicoques, Parade des Pré-régates de la Coupe de l’America, accompagnement de grands voiliers,…).

Chronologie :

Construction en 1991/1992. Mis à l’eau en juillet 1992. Commanditaire et propriétaire : Laurent Réa > Motorisation 1993 BAUDOUIN DK4 > 1995 : Association Cap Marseille affrète et gère le voilier > Gréement latin à aurique à rideau (historique), 1998 Plan/archi : dessiné par Laurent DAMONTE > Nouveau propriétaire : Association Cap Marseille > Emménagements intérieur 2002, > Gréement-espars, 2004 Archi : Thomas RICHET, gréeur Jacky VESCUSO 2005 : rencontre avec César Orsini ; refléxion sur le lest. Le Bateau est vendu le 17 mars 2016 à Bruno ALLEIN qui poursuit l’activité d’excursion maritime patrimoniale à Marseille.. 

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