IDENTIFICATION
Localisation
Caractéristiques
Description
Coque / à propos :
Construction en bois moulé avec trois plis acajou (un pli intérieur longitudinal en petites lattes et deux plis extérieurs disposés à 45°, les membrures sont en frêne, les varangues en acier, les autres pièces structurelles sont en lamellés d'iroko, le lest est en plomb), c'est une coque élancée avec une voûte arrièrePont et superstructures / à propos :
Pont en contreplaqué de 10mm avec lattes de teck collées, rainurées et jointées polyuréthane Hiloires de cockpit et de roof en acajou massif vernisPont et superstructures / état actuel :
Etat neufGréement / à propos :
C'est un sloop avec mât (à deux étages de barres de flèches) et bôme en aluminium laqués blanc changés en 1995, le bateau ayant démâté avec son mât d'origine Gréement dormant changé avec le mâtVoilure / à propos :
Grand voile North Sail (1995) en dacron, gênois North Sail (1995) en dacron, solent arisable sur étai largable, tourmentin et spi symétriqueEmménagements / à propos :
5 couchettes dont une double dans le poste avant Carré avec 2 couchettes et équipets Coin cuisine Table à cartes WC et coin salle de bains Baille à mouillage Coffres et rangements dans la voûte et les bancs du cockpitEmménagements / état actuel :
Bon étatMoteur(s) / type, puissance, année :
Yanmar 2 GM de deux cylindres - 19 cvIntérêt Patrimonial
Témoignage humain :
A la fin des années 50, le navigateur Henry Rouault demande à l’architecte John Illingworth et Angus Primrose de concevoir un voilier de course-croisière pour participer au championnat du RORC. Au vu de son succès, ce bateau, baptisé Maïca, va donner son nom à la série construite dans différents chantiers tels que les CMN de Cherbourg dirigés à l’époque par Félix Amiot. De 1964 à 1988, Midship-ça a navigué pour la formation des futurs officiers de l’école Navale de Brest.
Témoignage technique ou conceptuel :
Erna fut réalisée en 1963 aux Constructions Mécaniques de Normandies, célèbre chantier cherbourgeois. La construction des Maïcas fut décidée par Félix Amiot, directeur des chantiers spécialisés dans la construction d’aéronefs. Celui-ci profita de l’emergence d’un marché florissant pour se consacrer à la construction de yachts en série. Ce classique à voûte fut construit sur la base de techniques modernes, notamment la préfabrication des pièces de structure en lamellés et celle du moulage de la coque à l’envers. Le Maïca fut donc un des premiers bateaux de série alliant solidité, legèreté et esthétisme. Son prix étant plus modique que celui d’un prototype, John Illingworth a créé, avec cette série, un bateau qui offrait la possibilité de partir en famille ou bien en équipage avec suffisamment de confort pour participer à des courses d’une semaine. Plébiscité par la presse spéciliasée et très apprécié des yachtmen, le Maïca devint l’incontournable de cette époque.
Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :
Initialement appelé Midship-ça, tirant son nom du salut des officiers, ce bateau fut acquis par l’Ecole navale pour former les futurs Midships et participer aux fameuses régates de l’Anse du Poulmic au même titre que deux autes Maïcas, Pen Ar Vir et Trident. Cette époque de la Navale fut marquée par la présence d’Eric Tabarly et de son Pen Duick.
Autres éléments remarquables :
Aujourd’hui sur les quais de l’association du Conservatoire Nautique de Caen Basse-Normandie, Erna navigue en Manche où elle participe aux rassemblements, fêtes nautiques et diverses régates. Elle retourne régulièrement à Cherbourg, son port d’origine où elle est reconnue et où elle régate avec le super Maïca Mirella.
Chronologie :
1964: achat par l’école Navale de Brest 1988: Jacques DUREL, médecin parisien acquiert Midship-ça et le rebaptise Erna, deuxième prénom de sa femme. Après une trentaine d’années de service pour l’école Navale, le bateau demande quelques soins. Le médecin entreprend de ramener le voilier dans un chantier à Paris sur les bords de Seine pour une restauration. Lors de ce convoyage, le mât, très sollicité pendant toutes ces années, est très endommagé. Le nouveau propriétaire trouve en outre le bateau trop ardent à la barre. Le projet de Monsieur DUREL étant de naviguer avec sa femme durant leur retraite, il fait appel à l’architecte AUZEPY-BRENNEUR pour repenser le gréement et le gouvernail trop exigents pour un équipage réduit. Celui-ci propose de modifier la forme du safran et d’installer une petite barre à roue hydrolique à la place de la barre franche. Il dessine un nouveau gréement rendant le voilier moins ardent. La surface des voiles légèrement augmentée permet à Erna d’être plus réactive par petit temps. Concernant le chantier, il décide de changer quelques parties du bordé, les superstructures sont rénovées, les aménagements intérieurs légèrement modifiés et le bateau reçoit un nouveau moteur. Erna retourne ensuite à Cherbourg où elle navigue pendant quelques temps avant de retourner au sec pour d’ultimes travaux, notamment le démontage de tout l’acastillage en prévision de la pose d’un pont en teck. Malheureusement, Monsieur Durel ne peut aller au bout de son projet, emporté par un cancer. 2005: Jean-François LEVASSEUR, skipper, acquiert Erna qui se trouve sur le parking d’un chantier, oublié depuis quelques années. Le bateau, en mauvais état dû à la présence d’eau de pluie à l’intérieur, requiert une restauration complète. Il est ramené au chantier du Houlme où son propriétaire aidé d’un charpentier effectue les travaux: une partie du bordé est refaite, les boulons acier sont remplacés par de l’inox, certaines membrures sont doublées, la coque reçoit un traitement époxy, le pont en teck est finalement posé, les hiloires de roof sont refaits en acajou vernis, le bateau est entièrement repeint à l’extérieur comme à l’intérieur, le moteur grippé est changé et la barre à roue hydrolique remplacée par une nouvelle barre franche.
le navire appartient à Gérard Roudeau depuis 2019.