Construit à Nice en 1969 par le génial Félix Silvestro sur plan Olin Stephens, ARCADIA III se reconnait à sa coque vernis saisissante.
Elle est l’oeuvre de “Monsieur Silvestro”, charpentier de marine dont la renommée dépasse les frontières. Le musée de la plaisance relate cette anecdote : “Lors d’un déplacement aux Etats-Unis, Jacques Médecin, alors maire de Nice, rencontra son homologue de New York, qui lui dit alors : «comment va Félix ?» Réponse gênée de l’édile niçois, qui n’avait jamais entendu parler d’un quelconque Félix au sein de ses proches. Il demanda discrètement à ses conseillers de se renseigner sur ce “Monsieur Silvestro” que tenait en haute estime le maire de New York et l’architecte naval Rod Stephens.”
Cette coque racée, en bordés d’acajou sur des varangues inox, surprend par son aspect proche d’une marqueterie. Elle témoigne d’une technique unique du maître, baptisée mili Silvestro. Bien né, le navire s’avère également très performant. Il s’impose dès 1972, en remportant le championnat méditerranéen dans sa catégorie. Il collectionne ensuite les podiums du circuit Classique : Voiles d’Antibes, Régates royales de Cannes, Voiles de Saint-Tropez, Imperia, etc.
Cinquante ans plus tard, ARCADIA III n’a rien perdu de sa superbe. Son pont a été remplacé en 1982 au chantier Pasqui à Villefranche. Il conserve son mât en épicéa canadien d’origine. Une rareté après tant de milles en course.