IDENTIFICATION
Année de labélisation : 2023
Renouvelé en date de :
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms :
Numéro de francisation : FRIMP04993A7
N° Immatriculation : AC G58080
Quartier d'immatriculation : AC
Type, série, ou nom local : PORTIER GLISSEUR SPECIAL
Protégé au titre des Monuments Historiques : non
Localisation
Localisation (département) : 33
Port d’attache habituel : ARCACHON
Chantier d’hivernage : LE PETIT MUSEE DU CANOT AUTOMOBILE LA TESTE DE BUCH
Caractéristiques
Genre : Maritime
Usage à l'origine : Plaisance
Mode de propulsion (à l'origine) : moteur
Mode de propulsion (actuel) : moteur
Architecte : Félix Portier
Chantier constructeur : Suter & Portier Yachtwerft
Année de construction (ou mise en service) : 1947
Longueur hors tout : 9
Longueur coque : 9
Longueur flottaison : 8.67
Largeur Maître bau : 2.4
Tirant d’eau : 0.70
Tirant d’air : 1.70
Déplacement (tonnes) : 2.200
Description
Coque / à propos :
Contrairement à ce que laisserait supposer la consonance française de son nom, le chantier est situé en Suisse alémanique, à Meilen sur la rive nord du lac de Zurich. Ses origines remontent à 1815, alors que Napoléon vient de se faire battre à Waterloo. A l’époque, un certain David Suter s’installe comme constructeur et réparateur de bateaux de pêche, une abondante ressource du lac. L'origine du nom bien français que porte le chantier aujourd'hui se situe cent ans plus tard, en 1914, avec l'arrivée d'une nouvelle recrue, Félix Portier. Cet habile et entreprenant charpentier de marine est originaire de Thonon-les-Bains sur le lac Léman où il a appris le métier. C'est lui qui va tracer un nouveau cap pour la firme Suter déjà centenaire en la spécialisant de plus en plus dans la plaisance. Séduisant et dynamique, il ne tarde pas à épouser, en 1917, Paulina Rosa, une des filles de son patron. Il prend bientôt la relève aux commandes de l'entreprise qui devient Suter & Portier Yachtwerft en 1923. Son beau-père lui confie la barre à une époque charnière marquée par l'expansion du yachting des années 1920 et 1930. En 1941, les routes des familles Suter et Portier se séparent et la firme ne portera désormais plus que le nom de la seconde. Ses fabrications à l’unité sont de plus en plus grandes et s’étendent aux vedettes de police et aux luxueux yachts habitables à moteur. Portier n’en construit pas moins, sur commande également, des runabouts spéciaux, des racers à moteurs et des voiliers de régate. De plus en plus de riches clients viennent à Meilen comme on va chez le tailleur de l'élite ou chez un bijoutier de la place Vendôme. La neutralité de la Suisse pendant la guerre et la politique monétaire des autorités qui font du franc suisse une devise recherchée au même titre que le dollar ou la livre sterling apportent au pays d'importantes opportunités. C'est le cas de l'horlogerie dont les exportations font plus que doubler entre 1940 et 1944. Cette année-là, un grand industriel de Bienne, Georges Shaerer, franchit la porte du chantier pour demander à Félix Portier de réaliser un premier rêve. Toute la vie de cet entrepreneur et horloger de génie est marquée par l’audace technique et les défis de style. En effet, les montres Mido qu’il fonde en 1918 sont une succession de premières mondiales. En 1934, il lance la Multifort, première montre bracelet étanche et à remontage automatique. En 1945, il réalise pour la première fois une montre chronographe dont le système de remontage automatique est le plus performant au monde. On notera aussi ses modèles spéciaux des années 1930 en forme de calandre de radiateur automobile dont celle du célèbre « fer à cheval » de Bugatti. Georges Schaerer entre chez Portier avec de saines lectures qui ont nourri ses pensées depuis des mois. Ce sont de superbes magazines américains de yachting. On y trouve les dessins, plans et photos des plus belles réalisations d'Outre-Atlantique, Etats-Unis et Canada, qui ont en héritage les créations de Georges Crouch avec Baby Bootlegger et Typhoon (1924), architecte new-yorkais à l'origine de la poupe en forme de canoë inversé. Pour son riche client, Félix Portier se met au travail après avoir longuement étudié les illustrations légendées en anglais. Il lui propose un runabout de 8,50 m en acajou, fuselé comme un flotteur d'hydravion qu'il équipe d'un robuste V8 américain Ford marinisé par Scripps. Destiné à croiser uniquement sur les lacs suisses, Flâneur justifie son nom par une absence prononcée de recherche de performance et privilégie le confort de la promenade à bonne allure, même par temps froid. C'est ainsi que son vaste cockpit à sept places, sans séparation, est protégé de vitres latérales montantes et descendantes comme à bord d'une luxueuse limousine. C'est une très rare caractéristique généralement réservée aux célèbres commuters qui relient Long Island à Wall Street dans les années 1930. Le propriétaire des montres Mido est tellement satisfait de l'oeuvre de Portier livrée en 1945 qu'il reste fidèle au chantier pour ses commandes suivantes. En effet, dès 1947, Georges Schaerer revient voir Félix Portier pour lui demander de se surpasser. De nombreuses hypothèses ont été émises sur l'origine des formes de la nouvelle folie de l'industriel suisse, y compris l'intervention d'un grand nom du design en la personne du français installé à New York, Raymond Loewy mais rien ne vient corroborer directement cette option. Afin de remonter au plus près des sources d'origine, l'auteur a pu interroger, il y a quelques années, monsieur René Weber Portier, héritier du chantier, très jeune mais présent à l'époque qui a déclaré : « Malheureusement, nous n'avons plus de plans du Glisseur dont l'année de construction fut 1947-1948. Son prix était d'environ 39.000 Francs Suisses. Félix Portier, mon père, a fait les plans d'après une photo comme le client l'avait demandé ». Ce témoignage capital ouvre de nouvelles pistes de recherches pour tenter de déterminer l'origine de la fameuse photo qui a tant inspiré Félix Portier pour créer l'extraordinaire et unique Glisseur de Georges Schaeren. La source se trouve peut-être dans un magazine américain de l'immédiat après-guerre. Par ses dimensions exceptionnelles, ses formes streamline d'un autre âge et son style unique de limousine aquatique, le Glisseur de Portier, reprenant les caractéristiques originale du Flâneur avec ses vitres latérales descendantes, fait définitivement partie de la petite élite des runabouts les plus fascinants du monde, une dizaine tout au plus. Il mérite d'entrer dans une anthologie mondiale du design appliqué à la locomotion.Pont et superstructures / à propos :
Pont et superstructures / état actuel :
WGréement / à propos :
WVoilure / à propos :
WEmménagements / à propos :
WEmménagements / état actuel :
Moteur(s) / type, puissance, année :
WIntérêt Patrimonial
Témoignage humain :
XTémoignage technique ou conceptuel :
Contrairement à ce que laisserait supposer la consonance française de son nom, le chantier est situé en Suisse alémanique, à Meilen sur la rive nord du lac de Zurich. Ses origines remontent à 1815, alors que Napoléon vient de se faire battre à Waterloo. A l’époque, un certain David Suter s’installe comme constructeur et réparateur de bateaux de pêche, une abondante ressource du lac. L'origine du nom bien français que porte le chantier aujourd'hui se situe cent ans plus tard, en 1914, avec l'arrivée d'une nouvelle recrue, Félix Portier. Cet habile et entreprenant charpentier de marine est originaire de Thonon-les-Bains sur le lac Léman où il a appris le métier. C'est lui qui va tracer un nouveau cap pour la firme Suter déjà centenaire en la spécialisant de plus en plus dans la plaisance. Séduisant et dynamique, il ne tarde pas à épouser, en 1917, Paulina Rosa, une des filles de son patron. Il prend bientôt la relève aux commandes de l'entreprise qui devient Suter & Portier Yachtwerft en 1923. Son beau-père lui confie la barre à une époque charnière marquée par l'expansion du yachting des années 1920 et 1930. En 1941, les routes des familles Suter et Portier se séparent et la firme ne portera désormais plus que le nom de la seconde. Ses fabrications à l’unité sont de plus en plus grandes et s’étendent aux vedettes de police et aux luxueux yachts habitables à moteur. Portier n’en construit pas moins, sur commande également, des runabouts spéciaux, des racers à moteurs et des voiliers de régate. De plus en plus de riches clients viennent à Meilen comme on va chez le tailleur de l'élite ou chez un bijoutier de la place Vendôme. La neutralité de la Suisse pendant la guerre et la politique monétaire des autorités qui font du franc suisse une devise recherchée au même titre que le dollar ou la livre sterling apportent au pays d'importantes opportunités. C'est le cas de l'horlogerie dont les exportations font plus que doubler entre 1940 et 1944. Cette année-là, un grand industriel de Bienne, Georges Shaerer, franchit la porte du chantier pour demander à Félix Portier de réaliser un premier rêve. Toute la vie de cet entrepreneur et horloger de génie est marquée par l’audace technique et les défis de style. En effet, les montres Mido qu’il fonde en 1918 sont une succession de premières mondiales. En 1934, il lance la Multifort, première montre bracelet étanche et à remontage automatique. En 1945, il réalise pour la première fois une montre chronographe dont le système de remontage automatique est le plus performant au monde. On notera aussi ses modèles spéciaux des années 1930 en forme de calandre de radiateur automobile dont celle du célèbre « fer à cheval » de Bugatti.Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :
XAutres éléments remarquables :
XChronologie :
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