IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2010
Renouvelé en date de : 2021
Non renouvelé en date de : 2018
Anciens Noms : Enchantement IV, Vert-Galant II, Volonté, Coppelia
Numéro de francisation : 7785/061/2
N° Immatriculation : 247041
Quartier d'immatriculation : TL
Type, série, ou nom local : 8 mètres Jauge Internationale
Protégé au titre des Monuments Historiques : non

Localisation

Localisation (département) : 56
Port d’attache habituel : La Trinité sur Mer
Chantier d’hivernage : Chantier Le Borgne, Baden

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Plaisance
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : Johan ANKER
Chantier constructeur : Anker & Jensen
Année de construction (ou mise en service) : 1923
Longueur hors tout : 14.80 m
Longueur coque : 14.80 m
Longueur flottaison : 11 m
Largeur Maître bau : 2.70 m
Tirant d’eau : 2 m
Tirant d’air : 18 m
Déplacement (tonnes) : 9 t

Description

Coque / à propos :

Lest en plomb, charpente en chêne, couples en fer (1/3), membrures en orme (2/3), bordage en acajou 

Pont et superstructures / à propos :

Serres-bauquières, barrotage et lattes en pin, plats-bords, fougères et superstructures en acajou 

Pont et superstructures / état actuel :

Pont refait en 2008 de manière strictement conforme au plan d'origine (plan de construction Veritas, signé par l'architecte, qui a servi à la certification du bateau) et aux photos d'époque, à deux exceptions près : contre-plaqué sous les lattes et barrots en fresne (voir récit détaillé des travaux). 

Gréement / à propos :

Sloop bermudien, étai à 11.50 m sur le mât (conformément à la 2ème jauge internationale en vigueur à l'époque), très longue bôme (8.40 m), pas de pataras. 

Voilure / à propos :

Une grand-voile, un foc (à point d'amure haut), en coton 

Emménagements / à propos :

2 couchettes visibles sur le plan de construction. Peu d'information disponible sur les emménagements d'origine. 

Emménagements / état actuel :

Bancs en acajou au pied de la descente, 2 couchettes (pin et acajou) en arrière du mât, 2 banettes (toile sur cadre métallique) en avant du mât. 

Moteur(s) / type, puissance, année :

Volvo MD 2020 installé en 2001 (pas de moteur à l'origine) 

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

L’architecte : le norvégien Johan Anker (1871 – 1940) a exercé la profession d’architecte entre 1905 et sa mort en 1940, en se consacrant presque exclusivement aux bateaux de régate de la jauge internationale, jusqu’au 15 mètres. De son vivant, il était célèbre pour les performances de ses bateaux de jauge, mais aujourd’hui il est connu surtout comme l’architecte du plus fameux et du plus répandu des quillards monotype de régate, série olympique de 1948 à 1972 : le Dragon, dessiné en 1929. Le premier propriétaire, Robert Meiffre, a couru 170 régates dans la classe des 8 mètres JI entre 1924 et 1930, principalement sur la Côte d’Azur mais aussi au Havre et à Arcachon. Sur ces 170 régates il a remporté 63 victoires, ce qui fait d’Enchantement le 8 mètres français le plus titré de son époque, si on prend comme critère le nombre de victoires. En 1928, alors qu’il était déjà un très vieux bateau selon les standards de la classe, il a manqué de peu la victoire aux séléctions olympiques de 1928 face à Aile VI : largement en tête dans la dernière régate décisive, il a démâté, et c’est donc Aile VI qui est parti à Amsterdam pour décrocher finalement la médaille d’or. 

Témoignage technique ou conceptuel :

Enchantement est un 8 m JI bien représentatif de son époque et du génie d’Anker, sans originalité particulière sinon une largeur au maximum de ce que l’on trouve dans la classe. Le plan de pont est d’un classicisme absolu, avec une particularité visible sur les photos d’époque et constatée lors du démontage du pont de 1936 : les plats-bords ont une largeur variable, effilés aux extrémités et plus larges au milieu. Très rare sur les bateau actuel (je ne connais qu’Aria qui reproduise cette particularité). 

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

Enchantement est le seul 8 mètres commandé par un propriétaire français à un architecte étranger avant la 2ème guerre mondiale. Ce choix s’explique de la manière suivante : en 1922, Johan Anker est au Havre, à la barre de son 8 mètres Bera, pour tenter d’enlever la Coupe de France, et il gagne effectivement, devant Virginie Hériot sur Aile II (Arbaut, 1922). L’année suivante, c’est avec Ranja qu’il remporte à nouveau la Coupe de France, cette fois devant Namoussa (également Arbaut 1922). Enfin, avec Bera, il remportera aussi les Jeux Olympiques de 1924, toujours au Havre. Cette série de victoires norvégiennes a manifestement porté un coup au moral des français. Le Yacht y consacre un long article dans son numéro du 21 juillet 1923, où figurent plusieurs photos de Ranja et un tableau comparatif de ses mesures de jauge avec celles de son adversaire malheureux, Namoussa. C’est donc dans ce contexte de défaites à répétition des français face aux bateaux d’Anker que Robert Meiffre a commandé Enchantement, qui a été construit juste après Ranja (et juste avant Varg). En faisant ce choix, il était sûr de dominer assez facilement ses compatriotes dans les régates franco-françaises (et il y parviendra effectivement) mais il renonçait à la Coupe de France, réservée aux bateaux de construction “nationale” (c’est Virginie Hériot qui la ramènera en France, en 1929, avec Aile VI). 

Autres éléments remarquables :

Chronologie :

Premier propriétaire évoqué précédemment. Deuxième propriétaire : M. Romieux était le propriétaire d’un chantier naval à Marseille, le chantier de la Liane. Il était membre de la Société Nautique de Marseille. Il a donnée à Enchantement le nom de Vert-Galant II. On ne sait rien sur le premier Vert-Galant, mais Vert-Galant III, qui porte encore ce nom aujourd’hui, est un 6 mètres JI également dessiné par Anker , qui a été construit pour M. de Saint-Senoch, le fils de Virginie Hériot, et qui navigue aujourd’hui à Noirmoutier. Vert-Galant III est classé monument historique. En avril 1936, Vert-Galant II est “transformé en cruiser par l’adjonction d’un rouf et d’emménagements intérieurs fort pratiques” par le chantier de son propriétaire. La claire-voie d’origine est remontée sur le nouveau rouf. Le pont est refait en lattes de teck. Les noms des propriétaires qui ont pris la suite de M. Romieux restent à découvrir. D’après l’acte de francisation, le bateau a été immatriculé à Noirmoutier vers 1970. On retrouve la trace du bateau quand M. Philippe Salvetat l’achète, vers 1975. Le bateau est alors basé à Saint-Tropez. En 1975, le pont était déjà recouvert de contreplaqué. M. Salvetat a essayé d’enlever le contre-plaqué pour récupérer les lattes de teck mais a constaté que c’était impossible. Il a donc remis du contre-plaqué. Tous les couples métalliques, sauf six entre l’étrave et le pied de mât, ont été remplacés par de l’iroko lamellé collé, avec des vis inox. En 2008, le pont a été entièrement refait conformément au plan original : pas de rouf, juste une claire-voie à plat-pont (voir récit détaillé joint). Alexandre Geoffroy le cède à Thierry Verneuil en 2020

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