IDENTIFICATION
Année de labélisation : 2023
Renouvelé en date de :
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms :
Numéro de francisation :
N° Immatriculation : LY002540F
Quartier d'immatriculation : LY
Type, série, ou nom local : Brick à voiles latines
Protégé au titre des Monuments Historiques : non
Localisation
Localisation (département) : 74
Port d’attache habituel : Canal du Thiou / ANNECY
Chantier d’hivernage : Aucun
Caractéristiques
Genre : Lacustre
Usage à l'origine : Transport de marchandises
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : ORION NAVAL ENGENEEREING
Chantier constructeur : ESPÉRANCE III
Année de construction (ou mise en service) : 2021
Longueur hors tout : 19.90
Longueur coque : 18.40
Longueur flottaison : 15
Largeur Maître bau : 6.70
Tirant d’eau : 1.10
Tirant d’air : 0.75
Déplacement (tonnes) : 32
Description
Coque / à propos :
Quille, antalon, varangues et membrures, barrots, : mélèze lamellé-collé. Miche en 3 épaisseurs de sapin collées. Bordés : chêne massif 80x200 mm sur les 3 premiers rangs, puis mélèze massif de 80 à 60 mm d’épaisseur sur le reste de la coque. Calfatage traditionnel : bitord, étoupe et coton à calfater. Excuses et fausse-excuses en mélèze massif. Tableau arrière en chêne massif. 4 compartiments, imposés par le règlement Es-Trin 2019, sont séparés par 3 cloisons étanches en multiplis marine 18mm plus infrastructure intérieure. De l'avant à l'arrière : peak avant, cale équipage (rangement matériels), cale batteries et cale moteurs. Safran et barre en chêne massif.Pont et superstructures / à propos :
Pont et superstructures / état actuel :
Sur barrots de pont, 2 couches de multiplis (9,5 mm) collées vissées, recouvertes de lattes de robinier massif (22mm) collées et vissées également. Joints d'étanchéité par joints à chaud Sika 4 portaillons avec capots inox permettent l’accès aux 4 cales. 2 étembrais mélèze collé pour le passage des mats. 2 passages latéraux, appelés traditionnellement apoustis, permettent la circulation de l’équipage. Leur structure, pièces encochées, bancalars et filarets, sont en chêne massif et le lattage en robinier identique au pont Garde-corps : chandeliers aciers, main courante chanvre, filières câbles et grillage inox.Gréement / à propos :
Brick à voiles latines : 2 mâts constitués chacun de 4 pièces de sapin évidées en leur centre (pour passage du câblage), et collées. Hauteur depuis la miche : 12 m et inclinaison vers l ‘avant de 2% pour le trinquet. Chacun des mats trinquet et volière, haubané, supporte une antenne en épicéa massif de 18m de long, diamètre 22cm à la base (bordon), et 13cm au sommet. Antennes, mobiles en rotation et/ou en inclinaison (aplaner ou appliquer), qui supportent les voiles.Voilure / à propos :
Les voiles traditionnelles, en polyester, ont chacune une surface de 65 m2. Elles sont hissées sur les antennes le long d’un rail en H, au moyen de coulisseaux, dits "couilles de chat". Contrairement aux bricks à voiles latines du Léman, celles navigant sur le lac d’Annecy n’ont jamais été équipées de foc.Emménagements / à propos :
La barque, sur toute sa longueur, est lestée, entre varangues, de 10 T de lingots d’acier de 20kg chacun, poids permettant une manipulation aisée. Un caillebotis amovible, en robinier, les recouvre. La juste répartition de ce lest permet de régler l'enfoncement de la barque à l'avant et à l'arrière. Une porte étanche a été posée sur la cloison séparant cale batteries et cale équipage.Emménagements / état actuel :
Moteur(s) / type, puissance, année :
Esperance III est équipé de deux moteurs électriques de 40 KW chacun. Ils sont alimentés par 2 packs de 18 batteries (lithium, fer, phosphate) rechargeables sur secteur, et entrainent chacun une ligne d’arbre avec hélice 3 pales. Ces 2 lignes : batteries, moteurs et lignes d'arbre sont totalement indépendantes l’une de l’autre.Intérêt Patrimonial
Témoignage humain :
Reconstitution à l’identique de la dernière barque à voiles latines, ESPERANCE II, ayant navigué sur le lac d’Annecy jusqu’en 1930. Dernière d’une lignée de bricks affectés au transport de matériaux (bois, pierre, minerai, lignite, tuiles et briques …), reliant les 2 extrémités du lac, Doussard et Annecy. Historiquement, c'est la famille Beauquis, bateliers de père en fils (surnommés "Panade" !), qui était propriétaire et exploitant de ces barques affectées au transport de marchandises.Témoignage technique ou conceptuel :
Philippe Grandchamp, historien annécien, relate dans son livre « La batellerie en bois du lac d’Annecy » la vie et l’histoire de ces barques si particulières, tout en appelant de ses vœux le retour de l’une d’entre elles. L'arrivée des bricks à voiles latines a été, en son temps, une véritable révolution. Remplaçant les naus, chargées en fond de cale au moyen d'opérations pénibles et dangereuses, elles permettaient, grâce à leur chargement en pontée, un gain de temps et de sécurité, en plus d'une capacité de charge six fois supérieure avec ses 40T de matériaux transportés.Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :
Les naus, puis les bricks à voiles latines dont ses dernières représentantes La Comète (1884-1912) et Espérance II (1911-1930) ont fait les beaux jours du transport de marchandises du bassin annécien, avec jusqu'à 15 000 tonnes affrétées annuellement. L'arrivée du transport routier, du chemin de fer (ligne Annecy-Ugine ouverte en 1901), font tomber le tonnage à 30 en 1929 ; Espérance II cesse son activité en 1930. Abandonnée sur le rivage, elle terminera sa vie en bois de de charpente ou de chauffage. Seul rescapé, l'un des mats, fait partie de la charpente d'une maison de Saint Jorioz.Autres éléments remarquables :
Espérance III, reconstitution à l'identique de son ainée, relie le passé (conception datant du 19ème siècle) au présent, avec sa motorisation à la pointe des avancées technologiques. Sa réalisation a été confiée à 4 charpentiers de marine aguerris qui ont permis que le chantier de construction ne dure que 20 mois. La sortie du hangar, dont il a fallut détruire un mur, et la traversée d'Annecy sur camion porteur, sur quelques 4km, resteront gravés dans la mémoire des annéciens.Chronologie :
Si les Beauquis ont été les propriétaires des différentes barques à voiles latines de 1861 à 1930, c'est l'Association "Espérance III" qui est propriétaire de la barque éponyme. Cette "reconstitution d'un patrimoine disparu" a été rendu possible avec l'aide de la région AURA, du département Haute Savoie, du Grand Annecy, de l'Etat, d'un Club de Mécènes et de très nombreux donateurs regroupés sous la houlette de la Fondation du Patrimoine.En savoir + sur ce navire
Site internet :
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