IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2023
Renouvelé en date de :
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms : MADO (1ère immatriculation : DZ 3993) puis VIEILLE CHOSE
Numéro de francisation :
N° Immatriculation : 303285
Quartier d'immatriculation : SN
Type, série, ou nom local : VOILIER
Protégé au titre des Monuments Historiques : non

Localisation

Localisation (département) : 44
Port d’attache habituel : PORNIC
Chantier d’hivernage :

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Pêche
Mode de propulsion (à l'origine) : moteur
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte :
Chantier constructeur : Chantiers de Cornouaille
Année de construction (ou mise en service) : 1961
Longueur hors tout : 9,75
Longueur coque : 6,92
Longueur flottaison : 6,37
Largeur Maître bau : 2,53
Tirant d’eau : 1,20
Tirant d’air : 7,86
Déplacement (tonnes) : 3,8

Description

Coque / à propos :

Bordés en bois exotique rouge cloués sur des membrures en chêne à l'aide de carvelles en acier forgé. Les carvelles trop corrodées ont été au fur et à mesure remplacées par des vis inox. La quille, les serres, l'étrave, les varangues et l'étambot sont en chêne. L'ensemble est dans état très correct.

Pont et superstructures / à propos :

Pont et superstructures / état actuel :

Le pont, le poste avant surélevé, la trappe de la baille à mouillage, la trappe de visite de l'inverseur et le coffre arrière installés par l'Association Coques en bois sont constitués de mélèze de Sibérie. Les barrots sont en chêne ainsi que le capot moteur. Sur l'étrave, l'anneau en acier boulonné sur une ferrure caractéristique des annexes des langoustiers mauritaniens est toujours en place, en bon état. L'ensemble est dans état correct.

Gréement / à propos :

Gréement de cotre aurique constitué d'un mât, d'une bôme, d'un pic et d'un bout dehors relevable en bois résineux vernis. La bôme et le pic s'articulent sur le mât par des encornats. Le bout dehors est maintenu en navigation par son axe, une virole en inox, une sous barbe et deux moustaches. Les cordages sont de chanvre "synthétique" toronné de teinte beige afin de garder un aspect marine traditionnelle au gréement. Deux paires de haubans inox épissés (fourrés de garcette noire) ridés par des caps de mouton en chêne et un étai assurent le maintien du mât. Deux bastaques permettent de moins solliciter le mât et les haubans lors des bords de prés. Les ferrures des espars, les cadènes et l'accastillage sont en inox. L'ensemble est dans état très correct.

Voilure / à propos :

La grand-voile, le foc et la trinquette, d'une surface totale de 35 m2 sont en synthétique couleur cachou après remplacement en 2021 de la voilure précédente (installée en 2016) qui était en coton. L'ensemble est en assez bon état.

Emménagements / à propos :

Le poste avant surélevé contient des équipets de rangement du petit matériel, un tiroir situé sous le pont central, deux coffres de fond en contreplaqué marine d'okoumé peint en blanc. Le tableau électrique est fixé à l'arrière sur la paroi, à gauche de la trappe d'accès au poste avant. Les bordés et les membrures apparents dans le poste avant sont peints en blanc et vaigrés de petites lattes de résineux vernies. Le coffre arrière ponté contient, sur un support en contreplaqué marine le réservoir et les batteries. L'ensemble est dans état correct.

Emménagements / état actuel :

Moteur(s) / type, puissance, année :

Diesel YANMAR de 43 cv (31,63 kW) d'occasion, installé en 2016.

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Jolie-Marion, appelée Mado à sa construction par le Chantier Nautique de Cornouaille en 1961 était destinée à être une des annexes du langoustier mauritanien Joliot-Curie (DZ 3993). Après l'arrêt de la technique de pêche de la langouste verte au filet droit elle va avoir plusieurs autres vies et bien d'autres propriétaires. En 1964 , elle devient Vieille chose, à l'embouchure de La Rance, son propriétaire pratiquant la petite pêche côtière. En 1995, elle se retrouve à St Nazaire où elle prend son nom actuel, Jolie-Marion, pour la pêche de plaisance. En 2012, Jolie-Marion échappe de peu à la tronçonneuse, un adhérent de l'Association Coques en bois de Pornic l'acquiert puis il en fait don à l'Association, faute de temps pour la restaurer. De 2014 à 2017, les adhérents de Coques en bois la restaurent et l'adaptent à une navigation voile traditionnelle ou au moteur. L'adaptation a nécessité plus de 5100 heures de travail par des bénévoles ce qui représente une intéressante aventure collective avec quelques heurts, des avis divergents, d'âpres négociations sur les solutions pratiques mais globalement beaucoup de satisfaction et une certaine fierté méritée. Depuis 2017, Jolie-Marion est utilisée pour des séances de voile, des parties de pêche dans la Baie de Bourgneuf et la participation aux manifestations nautiques.

Témoignage technique ou conceptuel :

La coque est caractéristique des annexes de langoustiers mauritaniens : des bordés en bois exotique cloués sur des membrures en chêne au moyen de carvelles en acier forgé. L'étrave, la quille, les varangues et étambot sont également en chêne. Autres traits caractéristiques : canot d'environ 7 mètres non ponté à l'origine disposant d'une petite timonerie, d'une motorisation et équipé d'un fort anneau d'étrave boulonné sur une ferrure en acier. L'architecture de Jolie-Marion est très proche de Francesca (aussi C.N. de Cornouaille, annexe de La Farandole), de Brava et d'Astérix (Chantier Péron).

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

Mado est arrivée trop tard pour les campagnes de pêche de la langouste verte au filet suite à l'épuisement de la ressource et à l'évolution des techniques de pêche, elle doit sa survie à sa qualité de construction et à la possibilité de l'utiliser en pêche côtière. Les langoustiers à vivier laissant la place aux caseyeurs et aux chalutiers disposant de congélateurs, certaines annexes ont disparu, d'autres ont été restaurées (Francesca, Brava). Peu d'embarcations utilisées pour cette pêche pratiquée jusqu'au début des années 60 ont été préservées. Jolie-Marion, elle, a été restaurée et adaptée à une navigation de plaisance par l'Association Coques en bois de Pornic. Sa vocation initiale d'annexe de langoustier mauritanien est rappelée à chaque présentation et dans sa fiche signalétique de bateau membre, ce qui contribue à la préservation ce patrimoine et au partage d'informations sur une époque proche mais assez peu connue du public.

Autres éléments remarquables :

La restauration et l'adaptation à la navigation à la voile avec un gréement aurique a nécessité plus de 5100 heures de travail accompli par les adhérents de l'Association Coques en bois de Pornic. Certains adhérents sont des professionnels (souvent retraités) du travail du bois mais beaucoup d'autres proviennent d'une variété très large de métiers bien éloignés de la charpente marine ; le partage de connaissances, l'acquisition de savoir-faire constituent, en plus de la préservation de ce patrimoine un point très positif sur le plan humain des travaux menés de 2014 à 2017.

Chronologie :

De 1961 à 1964, alors appelée Mado, propriétaire, l'armateur du Joliot-Curie, Joseph Le Berre. De 1964 à 1995, alors appelée Vieille chose, à l'embouchure de La Rance, propriétaire non connu. De 1995 à 2012, dorénavant appelée Jolie-Marion, à St Nazaire, propriétaire non connu. De 2012 à 2013, propriétaire : Marc Sulpice. Depuis 2013, propriétaire : l'Association Coques en bois de Pornic. Avant 2012, seule modification importante constatée : un poste avant ponté, nous n'avons aucune trace des restaurations faites avant. De 2014 à 2017, rénovation des parties endommagées et adaptation à la pratique de la voile sur gréement de cotre aurique consistant en : - pose d'un pontage, réfection du poste avant, d'un capot moteur et d'un coffre arrière, - fabrication d'un gouvernail complet, - installation d'un mât, d'un bout dehors et de leur gréement dormant, - remotorisation.

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