IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2024
Renouvelé en date de :
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms : DELPHINULE puis DELPHE
Numéro de francisation : 21519/615/1
N° Immatriculation : 363947
Quartier d'immatriculation : AY
Type, série, ou nom local : Petit MIKADO
Protégé au titre des Monuments Historiques : non

Localisation

Localisation (département) : 56
Port d’attache habituel : Rivière d'Auray
Chantier d’hivernage :

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Plaisance
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : Michel BIGOIN
Chantier constructeur : Ateliers Duvinage
Année de construction (ou mise en service) : 1977
Longueur hors tout : 14,96
Longueur coque : 14,96
Longueur flottaison : 12
Largeur Maître bau : 4,2
Tirant d’eau : 2,2
Tirant d’air : 17
Déplacement (tonnes) : 20

Description

Coque / à propos :

La coque est en acier en forme, lest rapporté, safran séparé du lest, maitre bau au centre arrière de la coque, les élancements sont peu marqués et assez volumineux. Il y a une Delphinière à l'avant et des bossoirs à l'arrière. Le tout est en bon état d'entretien. Le bateau navigue actuellement. (2024)

Pont et superstructures / à propos :

Pont et superstructures / état actuel :

Le pont est en contreplaqué, stratifié sur barrotage en acier. Le roof est en sifflet et démarre entre l'étai de trinquette et le grand étai. Le cockpit est central avec une protection de type "pilot house". Le roof se poursuit en arrière du cockpit. Il est habillé en teck. Le tout en bon état d'entretien.

Gréement / à propos :

Gréement de Ketch, mats en aluminium, gréement dormant en acier inox, gréement courant en acier inox et textile. Le tout en bon état.

Voilure / à propos :

Génois, trinquette, grand voile, artimon, l'ensemble sur enrouleurs. Spi, spi asymétrique, foc d'étai. L'état d'usure des voiles est fonction de leur âge, certaines sont récentes (GV, artimon), d'autres sont a réparer (spi, foc d'étai), certaines sont a changer dans un futur proche (génois, trinquette).

Emménagements / à propos :

Le cockpit est central, très protégé façon « pilot house ». Le carré est à l’arrière, la cambuse dans la coursive bâbord, la coursive tribord sert de communication et d'atelier, Table a cartes en bas de la descente avant, 3 cabines et 2 toilettes.

Emménagements / état actuel :

Moteur(s) / type, puissance, année :

Moteur Bedford GM M330 6 cylindres de 92CV datant de 1977. Régulièrement entretenu, il est en bon état de fonctionnement.

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Un peu de contexte Historique : Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la navigation de plaisance commence à se démocratiser en France sous l'impulsion d'architectes navals tels que Eugene Cornu (Belouga), Francois Sergent(Caneton, Grondin), Jean Jacques Herbulot (Caravelle, Vaurien) ou Louis Costantini (Plongeon, P'tit Gars). Le développement de l'utilisation du contreplaqué et l’arrivée du polyester permettent de construire plus facilement pour moins cher des petits bateaux, dériveurs et petits croiseurs. Dans les années 60, le développement de la plaisance se poursuit avec un public qui s’élargit, des bateaux qui deviennent plus grands et de nouveaux noms dans l'architecture navale comme par exemple Philippe Harle qui dessine Muscadet, Cognac, Armagnac. C'est aussi le début de la célébrité pour des navigateurs hauturiers comme Bernard Moitessier sur JOSHUA (La longue route), ou Jerome Poncet et Gerard Janichon sur DAMIEN (Damien autour du monde) ou encore des coureurs au large comme Eric Tabarly qui gagne la Transat en 64 sur PEN DUICK II (victoire en solitaire). Ces marins devenus célébrés tracent la voie des navigateurs hauturiers, de plus en plus nombreux à vouloir se lancer sur les traversées transocéaniques. Ce nouveau public pousse les architectes et les constructeurs a proposer de nouveaux modèles de voiliers hauturiers, plus grands et équipés pour les longues traversées et la vie a bord. On voit ainsi apparaître de nouveaux bateaux et de nouveaux constructeurs qui développent ce domaine : Amel, Garcia, Alubat C'est dans ce contexte que dans les années 70, Michel Bigoin va dessiner ses modèles hauturiers, Mikado, grand Mikado et un exemplaire unique de petit Mikado. Michel Bigoin : Ne en 1930 a Toulon, Michel Bigoin débute sa carrière en 1949 comme charpentier modeleur ou il construit des Sharpie 9m2. Il intègre rapidement le CVP a Meulan et y côtoie Jean Jacques Herbulot. C'est le début de ses réalisations en architecture navale En 1968, Michel Bigoin, voit deux de ses bateaux en tête dans deux catégories aux régates de la semaine internationale de méditerranéenne. Eric Tabrly qui courait ces régates sur le 12m JI du baron Bich, prends alors contact avec Michel Bigoin pour concevoir Pen Duick V, qu'il dessinera avec son ami Daniel Duvergie en raison des délais très courts. Pen Duick V gagnera haut la main la transpacifique en 1969. Michel Bigoin est aussi connu pour avoir dessiné pour Alain Colas, le « Club Méditerranée », voiler de 72m, conçu pour courir la transat en 76. Les «MIKADO»: Fort de ces succès, Otto Tiffenbach, patron du chantier naval CNSO qui construit déjà la série des « Samourai » de Michel Bigoin, propose à ce dernier, courant 1972, de réfléchir a la création d'un grand voilier de voyage pour répondre à la demande croissante de cette nouvelle génération de navigateurs transocéaniens. Une première maquette de ce bateau est présentée sur le stand du CNSO au Salon Nautique en fin d’année. C'est au cours de ce salon que le nom de « Mikado » est choisi. Trois premières commandes seront signées. Lucien Duvinage : En 1976, Michel Bigoin a pour voisin et ami Lucien Duvinage qui navigue depuis de nombreuses années. Lucien demande à Michel Bigoin de lui dessiner un ketch hauturier en acier de 15 mètres. Michel Bigoin va s'inspirer du « Mikado » qu'il a dessiné peu de temps auparavant pour créer un « petit Mikado » en acier. C'est ainsi que va naitre "Delphinule" maintenant "Margilic IX", exemplaire unique de "Petit Mikado" qui fait la synthèse et reprend la philosophie de conception des "Mikado" et "Grand Mikado" et plus largement des voiliers hauturiers. Michel Bigoin dessine ce "petit Mikado" alors qu'il est au sommet de la maitrise de son art. Il a dessiné deux voiliers devenus célèbres, Pen Duick V, dessiné avec Daniel Duvergie et Club Méditerranée. Il a dessiné plusieurs autres séries de voiliers qui ont marqué les années 70 et 80. Labelliser ce voiler, c'est reconnaitre l'œuvre de l'architecte naval Michel Bigoin dont le seul voilier labellisé est Pen Duick V, mais qu'il n'a pas dessiné seul puisque Daniel Duvergie y a contribué. C'est aussi constater l'évolution de la plaisance française et du développement de la navigation de plaisance hauturière. C'est enfin rendre hommage à tous les plaisanciers, Français pour beaucoup, qui aujourd'hui encore parcourent les mers du globe.

Témoignage technique ou conceptuel :

Michel Bigoin va s'inspirer du « Mikado » qu'il a dessiné quelques années auparavant pour créer un « petit Mikado » en acier. On retrouve les mêmes caractéristiques : C'est un bateau de grand voyage avec un franc bord assez haut, un grand volume intérieur, un gréement divisé dont les manœuvres sont renvoyées au cockpit. Le cockpit est central avec une timonerie très protégée, ouverte sur l’arrière. Le carré est à l’arrière. Le bateau est conçu pour des navigations hauturières avec d'importantes capacités en eau et en gas-oil. Ce "petit Mikado" est conçu dans le même esprit que ses grand frères "Mikado" et "grand Mikado" mais en corrigeant le problème de vieillissement de la coque en polyester sandwich balsa que connaissent les autres "Mikado".

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

Autres éléments remarquables :

Chronologie :

Lucien Duvinage, voisin et ami de Michel Bigouin, lui passa commande en 1976 des plans d'un "Petit Mikado en acier", Lucien avait une entreprise de métallurgie-chaudronnerie d'une trentaine d'employés qui construisirent la coque nue. Lucien et un ami, conduisent les emménagements et gréement, accastillage, motorisation. En 1977, "Delphinule", touche l'eau et commence sa vie de voilier transocéanique. Entre 1977 et 2000, il effectue 2 voyages aux Antilles et 2 en Méditerranée. En 2000, il beneficie d'un “refit” en vue d'un tour du monde : nouveau gréement, nouvelles voiles, nouveaux enrouleurs, groupe électrogène, système de froid, propulseur d'étrave. Le projet de tour du monde n'aboutira pas pour des raisons de santé. En mars 2008, Fabien Poncet, déjà propriétaire d'un Mikado, cherchait un "petit Mikado en acier". Il voit l'annonce de Lucien Duvinage, le matin d'un déplacement vers Antibes. Il achète le bateau le lendemain via un broker. Le bateau change de nom une première fois devient Delphe et poursuit ses navigations hauturières. Départ pour Mayotte, dès septembre 2008, puis Atlantique Sud, Falkland, Antarctique et enfin retour en Méditerranée avec une escale en Turquie pour refaire le pont. Retour en juin 2016 en France Quelques jours après avoir étalé l'ouragan Ianos à Ithaque en septembre 2020, Fabien Poncet cède la moitié de ses parts à Jacques et Isabelle Grelot, connus à l'escale de Mayotte et équipiers réguliers du bord. Delphe va alors naviguer quelques saisons en Grèce. En 2023, Delphe est mis en vente en Grèce. Plusieurs acheteurs se manifestent. C'est finalement Philippe Costantini qui en devient propriétaire en mars 2024. Il renomme Delphe qui devient Margilic IX, afin de poursuivre la tradition familiale qui est de nommer “Margilic” les bateaux de la famille Costantini. Margilic IX poursuit ses navigations avec une traversée depuis la Grèce vers la méditerranéenne occidentale au cours de l’été 2024 avant un hivernage “refit”, prélude à de nouvelles traversées transocéaniques.

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