IDENTIFICATION
Localisation
Caractéristiques
Description
Coque / à propos :
coque de harenguier achetée sur cale et transformée en terre-neuvier / boisPont et superstructures / à propos :
passerelle / boisPont et superstructures / état actuel :
bois / restauration début années 2000Gréement / à propos :
trois-mâts goélette / boisVoilure / à propos :
16 voiles / 650m² / dacronEmménagements / à propos :
cuisine et banettes équipage, 6 pers / bois principalementEmménagements / état actuel :
restauration début années 2000Moteur(s) / type, puissance, année :
ISUZU 345 cvIntérêt Patrimonial
Témoignage humain :
En 1922, un armateur fécampois, Charles Le Borgne, achète sur chantier la coque du harenguier H.2, bateau construit dans le cadre de la loi de 1920 visant à relancer la flotte de pêche. Ce navire deviendra après transformations le trois-mâts goélette Marité. Pour faire de ce dundee harenguier un navire terre-neuvier, une transformation complète du navire est nécessaire. Les travaux vont durer un an. Conçu pour embarquer 24 hommes et une douzaine de doris, ce bateau traditionnel en bois est le dernier voilier de grande pêche sorti des chantiers fécampois. La cérémonie de bénédiction du navire a lieu à l’été 1923. Il devait s’appeler Marie-Thérèse, prénom de la plus jeune fille de l’armateur. Un autre bateau portant déjà ce nom, le diminutif Marité sera retenu. Fait rarissime, ce nom suivra le navire toute sa vie, malgré les changements successifs de propriétaires. Construit pour les bancs de Terre-neuve, mais livré trop tard pour la campagne de pêche de 1923, Marité est armé au cabotage international. Le 11 mars 1924, le bateau lève l’ancre pour sa première campagne. A son bord, un équipage de 21 membres : un capitaine, un second, un saleur, 7 patrons et leurs avants, un matelot bulotier, un cuisinier et deux novices. Une foule nombreuse de parents et amis, massée sur le quai, assiste au départ. Il est difficile aujourd’hui d’imaginer l’animation qui régnait sur le port au moment de ces grands départs. L’océan est un maître exigeant qui a soustrait plus d’un marin de fortune à ses proches, mais les gens de petite condition n’ont d’autre choix que d’embarquer pour de longs mois, et cela depuis le XVIe siècle. Marité s’inscrit dans la lignée des navires qui ont fait les beaux jours de l’économie normande et bretonne. Il fut pourtant l’un des derniers à prendre la mer, la première guerre mondiale ayant donné un coup d’arrêt à ce type de pêche à la voile. Au total, Marité effectuera cinq campagnes entre 1924 et 1929, ramenant pour chacune d’elles entre 100 et 160 tonnes de morues. Au retour de sa cinquième campagne, le bateau, trop petit pour être rentable, est désarmé. En 1930, la crise frappe le commerce de la morue. La décennie 1920-1930 a vu la modernisation rapide des flottes de pêche. La vapeur et le chalutage ont pris très vite le pas sur la voile et les doris. Ainsi, à la fin des années 1920, nombre d’armateurs vendent leurs petits voiliers, surtout ceux construits après guerre. Ces navires, presque neufs, intéressent les armateurs nordiques. C’est l’opportunité que saisit Charles Le Borgne pour vendre Marité.
Témoignage technique ou conceptuel :
Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :
Dernier voilier terre-neuvier bois de France
Autres éléments remarquables :
Chronologie :
Restauration de 2006 à 2012