IDENTIFICATION
Localisation
Caractéristiques
Description
Coque / à propos :
Coque polyester monolithique sur moule femelle, quille longue. Serres de pont acajou lamellées, collées puis boulonnées à la coque sur mastic spécial. Lest : 2 tonnes de plomb dans la quille. Liston en sipo : cordon, fargues intérieures et extérieures enveloppant l’extrémité supérieure de la coque, plat-bord. Le liston a été intégralement refait à l’identique en 2023. Excellent état. NB : Patootie porte le numéro 2 mais c’est en réalité la 1ère coque de la série, qui compte un total de 15 exemplaires. Son premier propriétaire avait demandé tant de modifications que le chantier ne souhaitait pas le présenter comme premier exemplaire au salon nautique de Paris.Pont et superstructures / à propos :
Pont et superstructures / état actuel :
Barrotage à queue d'aronde sur lequel est posé un contre-plaqué marine de 10 mm puis des lattes en teck collées. Excellent état. Les lattes originellement en isombé (teck africain) ont été remplacées en 2003 par des lattes en teck de Birmanie de 15 mm. d'épaisseur, collées. Le contre-plaqué a été soigneusement contrôlé, quelques rares tronçons endommagés ont été remplacés. Puis le contre-plaqué a été recouvert d'une couche de fibre de verre-Epoxy. Les lattes sont collées (et non plus pointées) sur l'Epoxy. Ce traitement a été appliqué aussi bien sur le pont que sur le roof. Le pont est strictement étanche depuis ce traitement. Les cadènes et chandeliers ont été entièrement démontés, remastiqués et reboulonnés en 2016 et 2023 pour prévenir des infiltrations. Hiloires en acajou massif, barrotage acajou, recouvert de la même manière que le pont. 1 capot avant 500 x 500 mm. et un capot 450 x 320 sur le carré. 10 hublots « Goïot » dont 6 ouvrants. Porte d'entrée à persiennes assurant une bonne aération. Capot d'entrée à glissière, boîte à capot et brise-lamesGréement / à propos :
Sloop Marconi, mât et baume en aluminium. Grand mât « Marco Polo, profil M.E. 45, d'origine. Haubanage inox neuf : étai Ø 10 mm, 2 pataras Ø 8 mm, 2 galhaubans Ø 8 mm. 2 bas haubans AV Ø 7 mm. 2 bas haubans AR Ø 7 mm. Remplacé à l'identique en 2022 auprès du fournisseur originel.Voilure / à propos :
Grand voile 23 m2 à 3 bandes de ris, en dacron. Voiles d’avant à endrailler, en dacron : génois 150% 42 m2, foc n°1 100% 30 m2, foc n°2 env. 15 m2, tourmentin env. 5 m2. Spi env 65 m2.Emménagements / à propos :
Menuiseries et aménagements en acajou massif et contreplaqué marine. Poste avant : une couchette de chaque bord, grands coffres en dessous. Bâbord : toilettes avec WC Lavac, rangements, lavabo, miroir. Tribord : une penderie et une armoire de rangement. Carré : réservoirs à gasoil (70 l.) et eau (180 l.) dans les fonds. Bâbord : banquette en U, couchette supérieure, équipets sous la couchette, grands coffres sous la banquette, table de carré. Tribord : couchette double avec dossier démontable, équipets sous le plat-bord, grands coffres sous la couchette. Entrée : bâbord, table à cartes, tableau électrique, une couchette navigateur. Nombreux rangements. Tribord : cuisine avec réchaud Origo à 2 feux à alcool sur cardans, évier avec eau courante (pompe électrique), réfrigérateur à compression, nombreux rangements. Échelle de descente, large accès au moteur. Les emménagements sont rigoureusement identiques à l’origine. Le bateau navigue au moins 50 jours par an et est entretenu en conséquence.Emménagements / état actuel :
Moteur(s) / type, puissance, année :
BETA BD 1005 20,4 Kw (29 CV) à 3'600 t/min. Réducteur PRM 80. Installé début 2007 en remplacement du Volvo Penta MD 11 C d'origine.Intérêt Patrimonial
Témoignage humain :
Edouard Richard s’est associé en 1978 à Mirko Fatovitch pour moderniser la conception des Chassiron. Le Chassiron RF (pour Richard-Fatovitch), dessiné par Michel Joubert, est le premier fruit de cette collaboration. Il se caractérise par une coque en polyester, des superstructures en bois de qualité, des lignes plus élancées que les précédents modèles, une vocation pour la haute mer avec des recherche de performances : lignes d’eau tendues, quille de section plus fine, recherche d’un déplacement plus faible, dessin de pont plus adapté à la manœuvre des voiles. L’intention était de faire de ce voilier un Chassiron traditionnel à qui on a donné les moyens de courir en régate.
Témoignage technique ou conceptuel :
La conception est classique mais tout est largement dimensionné, depuis l’épaisseur du bordé jusqu’au pont, en passant par la quille. Le procédé de moulage reste celui des chantiers de polyester : construction en deux demi-coques moulées (tribord et bâbord) réunies dans les fonds par le lest de grenaille de plomb noyé dans la résine de charge. Cette technique est en grande partie révolue. La finition de l’intérieur diffère cependant car le bois vernis est partout. Nulle part le plastique apparaît.
Les lignes du Chassiron RF se caractérisent par une coque très frégatée, un tableau arrière au-dessus de la ligne de flottaison, une étrave profilée dotée d’un très léger guibre. Le rouf est également profilé, recouvert de teck lamellé avec des pavois inclinés. Les hiloires sont en sipo massif, d’une seule pièce sur chaque bord. Enfin la quille longue permet un échouage horizontal.
Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :
De 1979 à 1982 Patootie a effectué une trentaine de traversées entre l’Algérie, où son propriétaire travaillait, et les Baléares, où sa famille résidait. Il a ensuite participé à de nombreuses régates à Palma de Majorque jusque 2016, date à laquelle le navire est revenu à Marennes. Depuis, Patootie participe chaque année à des rassemblements nautiques avec l’association Patrimoine Naviguant en Charente Maritime (PNCM) : Fleuves Iles et Pertuis, Remontées de la Seudre, Randonnées des Culs Salés (Gironde), Fêtes de la Sardine (Ile de Ré), Voiles Traditionnelles de Marennes, centenaire du sloop baliseur Clapotis, centenaire de Lola of Skagen, etc.
Autres éléments remarquables :
Le Chassiron RF est une évolution du modèle Chassiron GC (Grande Croisière), dont l’un des exemplaires, le « Géa », s’est illustré avec Brigitte Oudry pour avoir bouclé en 1978 le premier tour du monde féminin à la voile en solitaire par les trois caps, par une européenne. Géa était en réfection au chantier Richard suite à son tour du monde, au moment de la construction de Patootie.
Le Chassiron RF a été construit à 15 exemplaires. Patootie est le premier de la série mais porte le n°2. En effet, son premier propriétaire avait demandé tant de modifications que le chantier ne souhaitait pas le présenter ainsi au salon nautique de Paris. Il a alors donné son accord au chantier pour que ce bateau porte le numéro 2.
Chronologie :
Commandé au Chantier Richard à Marennes en septembre 1978, Patootie a été mise à l’eau le 7 avril 1979 et a immédiatement été convoyée en Méditerranée par le canal du midi. Ses premiers milles à la voile ont été parcourus pour rejoindre Sidi-Ferruch en Algérie. S’en sont suivis une trentaine d’allers-retours entre l’Algérie, où son propriétaire travaillait, et les Baléares. Patootie s’est ensuite établie à Majorque en 1982, au Real Club Nautico de Palma. Dès lors, elle n’a plus quitté la Méditerranée, sauf pour une brève excursion jusque Lisbonne et l’Algarve en 1987. Elle a parcouru 25 000 milles au cours de ses 36 premières années avec son premier propriétaire. Ce dernier, âgé de 80 ans a transmis son navire en 2015 à un habitant de Marennes-Oléron. Patootie a ainsi été rapatriée dans sa ville de fabrication. Des chantiers de maintenance ont eu lieu en 2017 et 2023 au port de Marennes à l’endroit même où le navire été construit, dans les hangars de l’ex chantier Richard (reprise de l’étanchéité des chandeliers et cadènes, remplacement du liston à l’identique). Depuis son retour des Baléares en 2016, Patootie navigue une cinquantaine de jours par an : iles charentaises, Bretagne, Galice, Manche, Açores…
Le premier propriétaire a transmis avec le bateau un dossier comportant notamment les brochures commerciales du Chassiron RF, un publireportage présentant ses caractéristiques (Loisirs Nautiques n°99 janvier 1980), le devis et la facture détaillée ainsi que des correspondances dactylographiées précisant les requêtes du client et réponses du gérant avant et pendant le chantier de fabrication.
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