Petit Mousse

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Le Petit Mousse construit en 1969 est sorti des chantiers De Massol et pourtant il porte la plaque constructeur C . de Baudoin – peut être en hommage ?
En effet, Monsieur de Baudouin aurait établi ce chantier pour son fils Claude à Loctudy à la fin des années 1950. Suite au décès de ce dernier en 1961, Monsieur de Baudouin sollicite Jean de Massol pour reprendre les Constructions Navales de Loctudy.

Au début des années 70 Le Croisty (Arzon) était encore une simple baie et Jean-Yves Provost y a découvert par un ami, la voile sur un dériveur, un Zef très exactement. C’est le début d’une nouvelle passion, comme pour un certain nombre de français qui profitent de cet élan de démocratisation de la plaisance à voile.
Quelques années plus tard il fait l’acquisition d’un petit voilier : tout d’abord un Canot Breton latté puis un Loctudy nommé Petit Mousse.

Une passion impliquant de passer des heures à bichonner cette coque de bois durant la période hivernale. Étant artisan, Jean-Yves, aidé par sa famille et ses amis, y consacrait du temps avant ses heures de travail, souvent très tôt le matin. Si l’aventure perdure pour le Petit Mousse, d’autres bâtiments n’ont malheureusement pas connu la même histoire, abandonnés au fil des ans.

Témoignage technique ou conceptuel :

François Sergent est l’un des grands architectes français de la période de démocratisation de la plaisance. Hormis les Loctudy, il sortira aussi les bonites, super bonites (peu) et taillevents des Constructions Navales de Loctudy.
C’était un chantier de renommée nationale du fait de sa technique particulière de bordage. Les coques sont conçues en petites lattes de sapin du nord, collées et pointées sur champ. Les membrures sont ployées à la vapeur dans une étuve.

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

Le Petit Mousse, un Loctudy, petit bateau de caractère, a navigué tous les étés depuis 1978 sur le littoral Arzonnais.
Il contribue à représenter la flottille des vieux gréements, participant aux rassemblements comme la Semaine du Golfe  du Morbihan, les Grandes Régates de Port Navalo, sans oublier la célébration du 15 août avec la participation au cortège à la mémoire des disparus en mer.

D’ailleurs lors de ses nombreuses sorties, le Petit Mousse est souvent photographié par les passagers des vedettes ou autres navires, ce qui en fait aussi notre fierté. Ce voilier, vieux d’un demi siècle, est toujours un « joli petit bateau » remarquable. Il témoigne d’une activité ancienne : la construction navale bois.

Rappelons nous aussi que chaque bateau était construit à l’unité pour un propriétaire. Une autre époque, une certaine éthique peut on dire, qui laisse rêveur !

Autres éléments remarquables :

Si le Petit Mousse a parfois connu quelques revers comme une avarie du puits ou le mât brisé …par un véhicule, il n’a pas raté une seule marée …
Ainsi se vérifie ce qu’avait écrit François Sergent, architecte naval de renom, en mars 1969, lors de l’achat du Petit Mousse par son premier acquéreur :
“Le Loctudy est un excellent petit bateau et j’espère qu’il vous donnera toutes les satisfactions que vous en attendez” .

Chronologie :

Chronologie
Premier propriétaire : A. TRAOUMILIN (originaire de Brest et domicilié à Paris)
Achat en février 1969.
Le Nominoë est immatriculé à Loctudy puis à Quimper à partir d’octobre 1974

Second propriétaire : J.Y. PROVOST
Il est repéré, par un oncle, en vente à Noirmoutier en février 1978, et sera acheté en mars.
Depuis avril 1978 le Nominoë devenu le Petit Mousse est basé à Port Navalo (56)

Troisieme propriétaire : Isabelle Provost Bronsard

L’histoire familiale se poursuit, à Port Navalo, c’est un des enfants de Jean-Yves qui prend la suite en 2023 à la barre du Petit Mousse.

Rénovations connues
Un même bateau mais de couleur changeante …
Acheté avec une coque de couleur vert bouteille, le Petit Mousse trouvé trop triste par mon père a été entièrement verni pendant quelques années tout comme le canot breton qu’il avait antérieurement.
Mais un mètre de plus à entretenir ça compte. Avec ses 5,20m de construction à l’ancienne en bois et les lattes commençant à vieillir (petites zones tachées noires), il est dorénavant en blanc (coque, pont et dessus du roof) et vernis.

Chantier participatif (famille et amis du Petit Mousse, soit une vingtaine de personnes) de février à mai 2019 chez Camille Gaboriau charpentier de marine – atelier la Godille à Pleudihen sur Rance (22)
– Coque grattée, totalement mise à nu intérieur et extérieur
Lattes assainies. Il y avait des points de rouille et dégradation générés par les pointes entre les lattes
à l’avant principalement.
Grattage puis méthode innovante utilisée pour colmater : mélange de résine + sciure d’acacia
– Étrave reprise (acacia – teinté pour conserver couleur d’origine) et pose d’une nouvelle bande inox
– 9 membrures sur les 10 remplacées (acacia – riveté cuivre)
– Panneau avant du roof remplacé – Hublot avant placé au centre
– Couchettes refaites et rallongées jusqu’à la cloison de chaîne d’ancre
– Moitié supérieure du tableau arrière remplacée – en iroko teinté pour s’approcher au plus près de la couleur d’origine
– Barre refaite à l’identique en acacia
– Coffres du cockpit (bâbord et tribord) refaits ainsi que la partie basse arrière de la cabine contiguë
– Coffre arrière refait, réaménagé
– Base des winchs inox remplacées par des bases en acacia

C’est ainsi que le Petit Mousse vieilli bien à Port-Navalo, pour le plaisir des Arzonnais et des estivants.

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