IDENTIFICATION

Année de labélisation : 2013
Renouvelé en date de : 2017,2021
Non renouvelé en date de :
Anciens Noms : inconnus
Numéro de francisation :
N° Immatriculation : VA E79224
Quartier d'immatriculation : VA
Type, série, ou nom local : Bélouga
Protégé au titre des Monuments Historiques : oui

Localisation

Localisation (département) : 56
Port d’attache habituel : Le bateau est sur corps-mort à l’Ile aux Moines (Golfe du Morbihan, 56780)
Chantier d’hivernage :

Caractéristiques

Genre : Maritime
Usage à l'origine : Plaisance
Mode de propulsion (à l'origine) : voile
Mode de propulsion (actuel) : voile
Architecte : Eugène CORNU
Chantier constructeur : Chantier AZEMA, commune de Saint Eugène en Algérie (banlieue d'Alger)
Année de construction (ou mise en service) : 1950
Longueur hors tout : 6.50 mètres
Longueur coque : 6.50 mètres
Longueur flottaison : 6 mètres
Largeur Maître bau : 2.23 mètres
Tirant d’eau : 1.14 mètres (0.3 mètres dérive haute)
Tirant d’air : 8 mètres
Déplacement (tonnes) : 1 tonne

Description

Coque / à propos :

Coque en acajou à bouchains. Les fonds sont constitués par deux plis croisés en acajou, rivetés cuivre, et séparés par une toile en lin. Durant l’hiver 2012-2013 la coque a fait l’objet d’une rénovation complète au chantier du Guip à l’Ile aux Moines. Il a été décidé de conserver le double bordage riveté cuivre, ce qui devient sans doute une rareté parmi tous les bélougas encore en navigation (voir photographie intérieure).

Pont et superstructures / à propos :

Le pont, initialement en résineux, a été refait en contreplaqué recouvert d’une peinture antidérapante (restauration du temps de mon père, le propriétaire précédent) Le roof de la cabine est en lattes d’acajou, recouvertes d’une toile antidérapante.

Pont et superstructures / état actuel :

Gréement / à propos :

Gréement houari : mat, bôme à enrouleur et pic sont en spruce. L’accastillage est en bronze et les poulies en céléron.

Voilure / à propos :

La voilure en coton d’origine a été complètement renouvelée par mon père. En plus de la grand-voile et du génois, il y a une « petite » grand-voile de gros temps, un foc numéro 1, un tourmentin et un spi. Lors de la rénovation en 2012-2013 je me suis adressé à la voilerie North Sails pour la fourniture d’une nouvelle grand-voile (17 m2), d’un génois (9 m2) et d’un genaker (10 m2). La surface au près est donc de 26 m2.

Emménagements / à propos :

Deux grandes couchettes banquettes séparées par le puits de dérive, petits meubles de chaque côté de la descente, large panneau coulissant permettant un accès aisé à la cabine, soute à voile et à mouillage en pointe, avec panneau de pont trapézoïdal. Vaste cockpit équipé de banquettes-coffres.

Emménagements / état actuel :

Moteur(s) / type, puissance, année :

Moteur hors-bord YAMAHA 4 temps de 4 CV

Intérêt Patrimonial

Témoignage humain :

Tout le monde connait l’origine du bélouga et son architecte Eugène CORNU, qui en a réalisé les plans en 1943. De nombreux chantiers en ont construits. L’intérêt de SIMBAD est qu’il a été construit en Algérie en 1950, c’est-à-dire avant l’indépendance. De nombreux français se trouvaient alors à Alger et certains avaient des bateaux et faisaient des régates. Ils n’importaient évidemment pas leurs bateaux de France mais les faisaient construire sur place. C’est le cas de SIMBAD, construit aux chantiers AZEMA, dans la banlieue d’Alger. Après l’indépendance, de nombreux français sont rentrés en France et tous ces bateaux se sont trouvés à l’abandon. Mon père a travaillé environ 6 années en Algérie après l’indépendance (dans le pétrole) et n’a eu que l’embarras du choix parmi tous les bateaux à l’abandon (il y avait aussi beaucoup de requins). Il a choisit ce bélouga en particulier et y était suffisamment attaché pour le rapatrier en France, à son retour.

Témoignage technique ou conceptuel :

La construction à bouchains et à fonds plat était sans doute très novatrice pour l’époque. Le résultat en est une grande stabilité de forme, permettant une bonne raideur à la toile, sans l’aide d’aucun lest (comme on peut le voir sur la photographie “de face”). La construction à bordés multiples rivetés cuivre est évidemment complètement révolue actuellement et c’est un intérêt de SIMBAD de l’avoir conservé (il est intéressant de noter que le 12 MJI « France » du baron BICH utilisait encore la même technique lors de sa construction vers 1970, puisque sa coque est constituée de 3 plis acajou rivetés cuivre).

Témoignage événementiel ou d’une activité révolue :

SIMBAD est le témoin passif de la fin de la présence française en Algérie. Il a été sauvé de la ruine par mon père qui l’a choisi et rapatrié en France et par moi-même qui ai décidé d’en assumer la restauration au chantier du Guip à l’ile aux Moines, où il était resté une dizaine d’années sans être mis à l’eau.

Autres éléments remarquables :

Il porte le numéro 18, ce qui ne serait pas cohérent avec la numérotation « française » pour un bélouga construit en 1950. Cela montre bien que les bateaux construits « hors métropole » avaient leur propre numérotation et leur « propre vie ».

Chronologie :

Mon père a du l’acheter vers 1964-1965 à un français en partance pour la France. Je l’ai connu à flot en Algérie, où j’allais passer les vacances de Pâques. Le club nautique, dans le port d’Alger, se trouvait à l’intérieur d’une enceinte militaire, qu’on appelait « l’Amirauté » . Souhaitant rapatrier SIMBAD en France, mon père l’a fait franciser à NANTES en 1966 (NA 2826). Mon père est rentré en France en 1969 et SIMBAD est arrivé par cargo à MARSEILLE en Mai 1969. En décembre 1969, l’acte de francisation a été transféré à VANNES (VA 7463), sans aucun changement depuis. J’en suis propriétaire depuis le décès de mon père, en 2011. Restauration complète durant l’hiver 2012-2013 au chantier du Guip, à l’Ile aux Moines.

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